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Zohran MAMDANI, le nouveau maire de New York

Par Jamel BENJEMIA

À 34 ans, Zohran Mamdani vient de conquérir New York non par la force des slogans, mais par la fidélité à une vérité simple : connaître la ville de l’intérieur. Non la ville des façades étincelantes, mais celle où l’on attend l’autobus dans le froid, où l’on s’agrippe aux barres du métro pour arriver à l’heure, où les loyers montent comme des marées cruelles. Il n’est pas entré dans la politique par ambition abstraite, mais par la nécessité de rendre respirable la vie ordinaire. Musulman, écologiste, ami des solidarités concrètes, il porte dans sa voix l’humilité de ceux qui n’ont jamais oublié d’où ils viennent.

New York, sous ses lumières fières, cache des vies serrées. Des familles entassées dans des appartements trop étroits, des files interminables pour obtenir une place en crèche, ce Graal fragile qui décide du droit de travailler, du droit d’espérer. Dans certains quartiers, une place se cherche comme une délivrance ; elle se gagne parfois au prix d’un renoncement, d’un déménagement précipité, d’un second emploi nocturne. Mamdani n’a pas regardé ce drame de loin : il en a partagé les couloirs, les attentes, les battements d’angoisse.

Son élection est née de là : de la rencontre entre une ville qui étouffe et un homme qui lui offre de l’air. Il n’a pas promis l’impossible, il a promis le réel. Un logement qui ne dévore pas la moitié de la vie. Des transports qui servent à se déplacer, non à se perdre. Des crèches qui ne se transforment plus en loteries d’exil invisible. Des rues où l’on se sent accueilli, non surveillé.

Pour financer cette respiration collective, une idée s’est imposée, juste parce qu’elle est évidente : faire contribuer la richesse à la hauteur de ce qu’elle doit à la cité. La taxe Zucman se présente non comme une revanche, mais comme un retour à la mesure. Une ville vivante ne se construit pas sur des coffres verrouillés, mais sur un fleuve de ressources qui irrigue les écoles, les crèches, les logements, les transports, les espaces communs où l’on respire ensemble.

Ainsi, avec cette élection, ce n’est pas simplement un maire qui arrive, mais une manière de réapprendre à vivre. Une ville qui cesse d’être un champ de bataille invisible et redevient une promesse : celle qu’un enfant puisse grandir sans dette d’air, qu’un adulte puisse espérer sans honte, qu’une communauté puisse se tenir debout. New York retrouve une âme qui se souvient d’elle-même.

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