Tsahal divisée face au projet de conquête de Gaza

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou persiste dans sa volonté d’occuper la ville de Gaza et de relocaliser près d’un million de Palestiniens dans des camps provisoires d’ici deux mois. Une décision qui alimente les débats jusque dans les rangs de l’armée israélienne.
Le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, a publiquement exprimé ses réserves. Selon lui, une telle opération mettrait directement en danger la vie des otages encore retenus par le Hamas et exposerait les soldats israéliens à une guérilla meurtrière. « L’offensive terrestre a déjà atteint ses objectifs », a-t-il déclaré sur Galei Tsahal, la radio militaire, rappelant que l’opération « Chariots de Gédéon » avait permis de contrôler les trois quarts de la bande de Gaza et d’affaiblir considérablement les forces du Hamas.
Pour Zamir, l’alternative consisterait à maintenir un siège serré de la ville, accompagné de frappes ciblées, plutôt qu’une occupation prolongée qui risquerait de durer des mois. Mais malgré ces avertissements, Netanyahou, soutenu par son ministre de la Défense Israël Katz, reste inflexible. Ce dernier a même menacé de « détruire Gaza » si les otages n’étaient pas libérés.
Au-delà du risque militaire, l’état-major s’inquiète également de l’usure des 60 000 réservistes rappelés au front, dont beaucoup ont déjà servi de longs mois. À cela s’ajoute la crainte d’une multiplication des « bavures », comme celle qui a coûté la vie à vingt civils dans le bombardement de l’hôpital Nasser, suscitant une vive émotion internationale.