Réservistes israéliens en guerre à Gaza : fatigue, doutes et désertions

Depuis le début de la guerre à Gaza, l’armée israélienne mobilise massivement ses réservistes. Fatigue, doutes et désertions s’installent parmi ces soldats, interrogeant le sens même de leur engagement.

Réservistes israéliens : une mobilisation massive à Gaza

En août 2025, le gouvernement israélien a convoqué 60 000 réservistes supplémentaires dans le cadre de l’opération Chariots de Gédéon II.
L’objectif officiel est de reprendre le contrôle de la ville de Gaza. Mais sur le terrain, la lassitude et les dilemmes moraux se multiplient.

Amir, 24 ans, raconte avoir accumulé près de 200 jours de service en réserve entre la Cisjordanie et Gaza. Attaché à ses camarades, il doute pourtant de la finalité politique de ces missions et redoute pour les otages encore détenus.

Vie personnelle bouleversée par le service militaire

Pour Ori, 32 ans, réserviste depuis 2016, la mobilisation prolongée a bouleversé toute sa vie.
Alors qu’il ne servait autrefois que quelques jours par an, il enchaîne désormais les missions depuis 2023.

Conséquences :

• Études suspendues

• Voyages annulés

• Avenir personnel incertain

Beaucoup de ses camarades abandonnent progressivement la réserve, incapables de concilier vie civile et obligations militaires.

Fatigue, doutes et désertions parmi les soldats

Certains franchissent un pas supplémentaire. Yuval Rubin, 27 ans, a choisi la désertion publique. Opposé aux orientations politiques de la guerre, il refuse désormais de répondre aux convocations et filme les manifestations contre le gouvernement pour en faire un documentaire.

Cette décision lui a coûté plusieurs relations personnelles, mais il estime que la guerre ne vise ni à protéger les civils ni à libérer les otages, mais à consolider le pouvoir politique.

Un état-major déterminé malgré les contestations

Face à ces fractures internes, l’état-major de l’armée israélienne maintient son cap.
Le général Eyal Zamir affirme que la victoire militaire totale reste l’objectif principal.

Si la société israélienne conserve encore un fort esprit de corps, il masque de profondes tensions et des interrogations grandissantes face aux conséquences humanitaires dramatiques de la guerre à Gaza.