Une décision judiciaire historique après une décennie de détention arbitraire
Le système judiciaire libanais a ordonné, ce vendredi, la libération d’Hannibal Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, après dix années de détention sans jugement.
Cette décision fait suite à plusieurs recours déposés par ses avocats, qui ont dénoncé une détention arbitraire contraire aux lois libanaises et aux standards internationaux de justice équitable.
Selon une source judiciaire à Beyrouth, la Cour de cassation libanaise a ordonné la libération, précisant que certaines formalités administratives restaient à finaliser avant le départ éventuel de Kadhafi du Liban.
Rétrospective sur une affaire politico-judiciaire complexe
L’affaire remonte à 2015, lorsque Hannibal Kadhafi avait été arrêté au Liban après y être entré illégalement. Les autorités l’avaient alors interrogé sur d’éventuelles informations concernant la disparition de l’imam chiite Moussa Sadr et de ses compagnons en 1978 lors d’une visite officielle en Libye.
Depuis son arrestation, aucune condamnation n’avait été prononcée, provoquant une vague de critiques de la part des organisations internationales de défense des droits humains, qui réclamaient sa libération immédiate ou la tenue d’un procès équitable.
Un exil mouvementé pour le fils du « Guide libyen »
Fils cadet de Mouammar Kadhafi, Hannibal avait mené une vie d’exil après la chute du régime libyen en 2011, se déplaçant entre plusieurs pays avant d’être arrêté au Liban.
Son dossier est resté l’un des plus sensibles et controversés entre Tripoli et Beyrouth au cours de la dernière décennie, symbolisant à la fois les fractures diplomatiques et les zones grises du droit international.
