
Paris. Alors que l’été toucheà sa fin, le gouvernement de François Bayrou aborde la rentrée avec prudence et inquiétude. Six semaines après la présentation de son plan d’économies de 43,8 milliards d’euros pour 2026, l’exécutif fait face à des critiques toujours vives et à la menace d’une motion de censure des oppositions.
Dans ce contexte, François Bayrou tiendra ce lundi une conférence de presse pour défendre son projet budgétaire et tenter de rassurer l’opinion. Selon un proche du ministre, le chef du gouvernement reste « raisonnablement pessimiste » quant aux réactions à venir.
Les échanges estivaux avec les Français n’ont pas été de nature à calmer les tensions. Yannick Neuder, ministre de la Santé, rapporte la vive inquiétude des retraités concernant l’année blanche et le gel des pensions, tandis que Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, qualifie de « discussion difficile » les débats sur la suppression de deux jours fériés.
Elle avertit que le gouvernement s’apprête à livrer une véritable « bataille de l’opinion » pour convaincre de l’importance de son plan.
Pour obtenir le soutien du Parti socialiste, l’exécutif pourrait être contraint de faire des concessions, comme lors de l’hiver dernier. Certains ministres regrettent que François Bayrou n’ait pas consacré l’été à négocier avec les socialistes.
D’autres, plus confiants, estiment qu’il s’agit d’une stratégie délibérée : « On les laisse venir à nous », explique un membre du gouvernement.
Un nouveau cycle de consultations est prévu avant la reprise des travaux à l’Assemblée nationale, mais le calendrier précis reste à fixer. Le 10 septembre, une journée cruciale, pourrait marquer le début d’une période décisive pour l’exécutif. Les ministres du pôle social, dont Catherine Vautrin, rencontreront dès lundi les chefs de groupe parlementaires, tandis que Laurent Marcangeli poursuivra sa tournée pour « expliquer la situation » aux agents publics affectés par le plan d’économies.
Dans ce contexte incertain, le gouvernement Bayrou sait que chaque initiative sera scrutée et pourrait déclencher une nouvelle tempête politique. Comme le chantait Laurent Voulzy : « Quand vient la fin de l’été, il faut alors s’en aller »
un avertissement poétique, mais qui résonne avec acuité pour l’équipe ministérielle à l’aube d’une rentrée promettant d’être agitée.