France : Annulation de la fermeture de la mosquée des Bleuets à Marseille

Le tribunal administratif de Marseille a suspendu la fermeture de la mosquée des Bleuets, ordonnée par le préfet de région Georges-François Leclerc, qui devait durer deux mois. Le juge a estimé que la décision portait atteinte à la liberté fondamentale du culte, réaffirmant la primauté des libertés publiques sur des mesures administratives restrictives.

Une atteinte à la liberté de culte reconnue

Le juge des référés a souligné que la fermeture créait une situation d’urgence, privant l’association gestionnaire de son activité principale et pénalisant les fidèles, notamment ceux à mobilité réduite.

Les propos et publications de l’imam Ismaïl (Smaïn Bendjilali) « ne présentent pas une menace actuelle de provoquer la haine ou la violence ».

La préfecture avait justifié la fermeture par des positions jugées « radicales » et « favorables à l’organisation terroriste Hamas », mais cette décision a été désavouée par la justice.

Une victoire juridique et symbolique

Me Sefen Guez Guez, avocat de la mosquée, a déclaré :

« Cette victoire est une décision d’apaisement » et appelé à « laisser la mosquée poursuivre ses activités dans la sérénité ».

La fermeture temporaire, prononcée le 6 octobre 2025, faisait suite à des tensions entre la préfecture et le lieu de culte situé dans les quartiers Nord de Marseille.

Ce n’était pas la première procédure administrative : il y a un an, la préfecture avait menacé de fermer la mosquée, avant que l’imam s’engage à suivre une formation sur la laïcité.

Un imam sous surveillance depuis 2023

L’imam Smaïn Bendjilali avait été condamné en mai 2025 à six mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme, après avoir partagé une publication liée à l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël, et a fait appel de cette décision.

Le tribunal administratif a précisé qu’aucun comportement contraire à la loi de 1905 ni incident impliquant les fidèles n’a été relevé depuis sa reprise de fonction.