Budget 2026 : les pistes du gouvernement pour réduire le déficit déjà largement décriées

Face à un déficit public persistant, le gouvernement français prépare un budget 2026 marqué par des mesures d’économies et de hausses fiscales. Objectif affiché : ramener le déficit à 4,7 % du PIB d’ici fin 2026. Mais les pistes envisagées suscitent déjà de vives critiques, tant au sein de l’Assemblée nationale que dans l’opinion publique.
Gel du barème de l’impôt et hausse de la fiscalité
Le gouvernement envisage de geler le barème de l’impôt sur le revenu, empêchant son indexation sur l’inflation prévue à 1,3 %. Cette mesure pourrait générer 1,9 milliard d’euros de recettes supplémentaires, mais coûter entre 50 et 100 euros par an aux ménages moyens, selon l’OFCE.
Autre mesure débattue : une fiscalité accrue sur les hauts revenus et les successions, ainsi qu’une révision de certaines niches fiscales jugées trop coûteuses.
Une « année blanche » sur les prestations sociales
Proposée par François Bayrou, cette mesure gèlerait la revalorisation des pensions et prestations sociales (RSA, APL, AAH), permettant d’économiser près de 3,8 milliards d’euros.
Concrètement, un retraité percevant 1 000 euros par mois perdrait environ 156 euros sur l’année 2026. Une décision jugée injuste par de nombreux élus, alors que le pouvoir d’achat reste fragile.
Mutuelles, retraites et avantages fiscaux dans le viseur
Les mutuelles pourraient être mises davantage à contribution, tandis que les franchises médicales seraient doublées à 2 euros par acte, générant environ 2,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires.
Le gouvernement envisage également de supprimer 23 niches fiscales, dont celle concernant les frais de scolarité (61 à 183 euros par enfant), et de recentrer le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile sur les prestations essentielles, comme le suggère le rapport de Charles de Courson.
Enfin, de nouvelles taxes sur les tickets restaurants et chèques vacances sont à l’étude, provoquant déjà la colère de plusieurs élus, notamment celle du député RN Thomas Ménagé.
Des mesures jugées « injustes »
Si le gouvernement met en avant la nécessité de « responsabilité budgétaire », plusieurs économistes et élus dénoncent des mesures socialement inéquitables, frappant prioritairement les classes moyennes et modestes.
Les débats à l’Assemblée nationale, prévus à partir du 20 octobre, s’annoncent tendus.