Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a prononcé, ce mardi 1er septembre 2020, un discours pour annoncer la composition de son équipe ainsi que son programme.
Hichem Mechichi a tenu à remercier le président de la République pour la confiance qu’il lui a accordée. « Je suis devant vous à un moment décisif de l’Histoire de la Tunisie, à un moment où notre patrie saigne et où son peuple avait des attentes énormes suite à la révolution. Mais rien de cela n’a été fait », indique-il.
« Mais, ce rêve est resté irréalisé. Chose qui a poussé plusieurs jeunes à choisir les embarcations de la mort, aspirant à un avenir meilleur. Dix ans après la révolution, les Tunisiens attendent encore les bases fondamentales d’une vie digne, en termes d’infrastructure, de santé et d’éducation. Nous ne cherchons à faire porter la responsabilité à quiconque. L’objectif est de parvenir aux causes profondes de ce diagnostic ».
Mechichi a poursuivi « le deuxième indice concerne la baisse de la consommation 21,5% outre la baisse de l’épargne. Ceci indique que le Tunisien a revu son comportement lié à la consommation et qu’il est en train de puiser dans ses provisions pour combler ses besoins. C’est un constat grave tenant compte de ses répercussions économiques, sociales et sécuritaires. »
« Le troisième indicateur concerne le taux d’investissement, au-dessous de 13%. Ce taux ne peut assurer ni emploi, ni développement. L’Etat doit rétablir la confiance avec les investisseurs pour y remédier. Quant au quatrième indicateur, il est rapport avec le taux de chômage dépassant les 15%, notamment, parmi les titulaires des diplômes et des femmes », poursuit le chef du gouvernement désigné.
Hichem Mechichi a pointé les problématiques enregistrées au niveau des finances publiques et les difficultés enregistrées pour établir les équilibres financiers, qui couplées avec l’instabilité politique, ont constitué un frein au développement.
Il a, également, souligné que le blocage au niveau de la production, ainsi que les entraves des moteurs économiques sont parmi les principales causes de la crise économique.
Dans ce contexte, il a assuré que la situation épidémique dans le pays a approfondi cette crise, estimant que les répercussions resteront encore palpables durant une certaine période.
Revenant sur le système éducatif, il a assuré qu’un retard est constaté à ce niveau dû au décrochage scolaire et au retard technologique. « Le système sanitaire, quant à lui, ne va pas mieux. C’est dire que les différences au niveau régional sont très flagrantes. Outre la dégradation du système de couverture sociale et l’inefficacité des interventions en faveur des familles démunies »
« Ce diagnostic vise à tirer les leçons pour mettre directement au travail pour répondre aux attentes des Tunisiens. De par mon expérience, le véritable problème réside dans l’absence des mécanismes permettant la mise en place des réformes et des choix. De ce fait, j’ai décidé de former une équipe de compétences qui aura à agir dans l’efficacité et avec beaucoup d’audace en optant pour des solutions innovantes et optimisant les ressources à notre disposition».
Il a, également, indiqué que son Gouvernement va agir selon cinq priorités :
– Arrêter l’hémorragie des finances publiques
– Rationaliser la dette et les dépenses
– Rétablir la confiance et soutenir l’investissement
– Réformer le secteur public
– Protéger les classes défavorisées
Hichem Mechichi a assuré que son Gouvernement fixera des objectifs qu’il veillera à atteindre, soulignant qu’il reste ouvert aux critiques et aux recommandations des partis politiques. « Restons unis pour ce pays, qui est l’unique pour moi ».