
Sous contraintes multiples – inflation en reflux, marges fiscales limitées, et financements incertains – le budget 2026 cherche à préserver stabilité et continuité. L’exercice révèle cependant une donnée structurelle : entre financements extérieurs hésitants et banques locales très sollicitées, la Tunisie semble naviguer dans un modèle où la liquidité devient un enjeu de souveraineté. Les projections optimistes coexistent avec un doute persistant : le système financier fournit-il une réponse durable, ou seulement un répit temporaire ?
À première vue, le budget tunisien pour 2026 se présente comme un exercice de continuité : maîtriser l’inflation, préserver les équilibres essentiels, et soutenir un minimum d’investissement public – minimum étant le mot d’ordre. Derrière cette façade comptable, l’équation est plus subtile. Les ressources restent limitées, les financements internationaux demeurent incertains, et les banques locales sont appelées à jouer un rôle central, sinon déterminant. Or, le système bancaire est à l’origine d’une bonne partie de la crise économique tunisienne.
Rien, dans ce projet financier, ne laisse penser à une rupture. Pourtant, plusieurs signaux invitent à une lecture attentive : recul des subventions énergétiques, recours accru au financement domestique, incertitude sur le rythme des décaissements extérieurs, et projections macroéconomiques oscillant entre prudence et optimisme assumé.
Plus que les arbitrages sectoriels, c’est le montage financier qui intrigue : la Tunisie peut-elle se reposer durablement sur la capacité de ses banques à absorber une partie croissante du besoin de financement public ? Jusqu’où ? Et à quelles conditions ?
Un cadre budgétaire sous contrainte
Le projet de Loi de Finances 2026 repose d’abord sur une trajectoire macroéconomique mesurée. La croissance attendue — modeste — reflète l’environnement international, ainsi qu’une demande interne affaiblie. L’inflation, après le pic de 2024–2025, devrait continuer à s’atténuer, soutenue par la maîtrise relative des prix énergétiques et une offre agricole plus régulière.
L’Etat tunisien vise clairement un déficit contenu. L’objectif n’a rien d’irréaliste, mais dépend de plusieurs hypothèses sensibles : évolution des cours mondiaux, volumes d’exportation, stabilité des chaînes d’approvisionnement, rythme des transferts financiers extérieurs. Le cadrage intègre également une réduction progressive des subventions à l’énergie, amorcée ces dernières années. Il ne s’agit pas d’une suppression brutale, mais d’une mise à jour graduelle destinée à refléter les prix et à alléger la charge budgétaire. Seulement voilà, la réduction des subventions énergétiques se feront sentir dans le quotidien des citoyens. Et il est probable que l’effet soit plus violent que le budget dévoile.
Côté recettes, l’effort porte surtout sur une mobilisation améliorée de la fiscalité existante et sur l’effet d’une activité mieux répartie. Pas de révolution fiscale : l’accent repose sur l’efficacité, l’informel restant un défi majeur.
Sur le plan des dépenses, l’Etat tunisien privilégie la stabilité. L’investissement public demeure encadré, avec une volonté de préserver certains secteurs comme l’agriculture, les infrastructures de base et les services sociaux essentiels – à l’exception de la santé, dont la crise ne cesse de s’accroitre. La démarche est prudente : maintenir le fonctionnement, éviter les dérapages, tout en soutenant graduellement les « secteurs productifs ».
L’ensemble donne un budget cohérent dans son cadre, mais vulnérable aux aléas extérieurs. Le défi central n’est pas tant la dépense que sa « financiation » — un terme devenu quotidien dans les milieux économiques tunisiens, où l’on s’interroge moins sur le niveau des crédits que sur leur source réelle.
Le système bancaire, pilier discret… et angle mort du débat
Dans les grandes lignes du budget 2026, un élément revient avec insistance : le recours accru au financement domestique, porté en grande partie par les banques tunisiennes. Ce choix n’est pas nouveau, mais il devient aujourd’hui central. La question n’est plus de savoir si les banques participeront à l’effort national, mais jusqu’à quel point — et à quel coût pour l’économie réelle.
En théorie, le secteur bancaire dispose d’une profondeur suffisante pour absorber une part importante de la dette publique. Pourtant, l’architecture financière du pays montre ses limites. Une grande partie des dépôts provient de ménages et d’entreprises qui, faute d’alternatives, privilégient l’épargne liquide ou quasi-liquide. Ainsi, le système bancaire se trouve placé au cœur du financement national, entre contraintes macroéconomiques et impératifs de liquidité.
Cette situation soulève une question récurrente parmi les économistes : le financement extérieur et le système bancaire local sont-ils devenus les deux faces d’une même médaille ? Autrement dit, l’Etat peut-il encore diversifier ses sources de financement sans s’appuyer exclusivement sur un réseau bancaire qui absorbe déjà une grande partie des liquidités ? Et inversement, les banques peuvent-elles continuer à soutenir l’Etat sans réduire davantage leur capacité à irriguer l’économie productive ?
La Banque centrale de Tunisie joue ici un rôle décisif. Elle arbitre entre stabilité financière, soutien au Trésor et gestion d’une inflation qui, malgré son reflux, reste sensible aux chocs. Officiellement, les fondamentaux sont maîtrisés. Sur le terrain, toutefois, nombre d’acteurs expriment des doutes : la transparence du marché interbancaire, la qualité réelle des actifs bancaires et la concentration des risques demeurent difficiles à évaluer avec précision.
Ces interrogations se nourrissent aussi d’un autre constat : le débat public repose davantage sur des récits opposés que sur des données consolidées. Les présentations budgétaires officielles mettent en avant la résilience du système ; certains experts, à l’inverse, dressent un tableau uniformément sombre. Entre les deux, le citoyen peine à distinguer ce qui relève du signal d’alarme utile et ce qui relève de la projection politique ou spéculative. Ce paradoxe, étrangement, ne peut servir que les spéculateurs.
Le budget 2026 renforce ainsi une impression diffuse : la solidité du pays dépend autant de ses partenaires extérieurs que de la santé réelle de ses banques. Tant que ces deux leviers avancent dans la même direction, l’équation tient. Mais il suffit d’un décalage — un ralentissement des financements extérieurs, une tension de liquidité, un choc d’inflation — pour mettre à l’épreuve un équilibre finement ajusté.
Ce n’est pas un risque immédiat, mais une zone d’attention. La Tunisie a prouvé sa capacité à absorber les chocs ; reste à savoir si ses institutions financières pourront continuer à le faire durablement, sans compromis excessif sur le crédit à l’économie productive — et sans faire peser l’ensemble de l’ajustement sur les ménages. Hélas, les tendances financières des dernières années n’annoncent rien de cela.
Entre projections contrastées et experts sous pression
En parcourant les analyses publiées ces dernières semaines autour du budget 2026, on est frappé par l’ampleur des écarts. D’un côté, certains annoncent un retour progressif de la croissance, avec des projections à plus de 3 % portées par les secteurs moteurs — services, industrie légère, agri-agro. De l’autre, plusieurs observateurs se montrent prudents, ramenant l’estimation autour de 2 %, tant l’environnement global demeure incertain et le marché du travail délabré.
Ces divergences ne sont pas pure théorie. En Tunisie, un point de croissance en plus ou en moins change l’équation sociale et conditionne la capacité de l’Etat à réagir aux surprises. Ce flou statistique installe un malaise : d’où viennent ces chiffres, sur quoi reposent-ils, et pourquoi paraissent-ils si sensibles aux humeurs du moment ?
La question renvoie directement à la qualité du débat économique. La lecture des « cinq grands choix nationaux » publiée récemment en est un bon exemple. Le texte déroule une série de prévisions ambitieuses, parfois séduisantes, mais sans toujours expliciter les hypothèses macroéconomiques — productivité, recettes fiscales, flux énergétiques — qui fondent ces annonces. Le problème n’est pas l’optimisme en soi ; c’est l’écart entre la narration officielle et la réalité perçue par les acteurs de terrain. Les commerçants, les industriels, les ménages ne décrivent pas tous la même dynamique.
Inversement, d’autres experts préfèrent noircir complètement le tableau. Ils prédisent des déficits impossibles à financer, une dette incontrôlable, une croissance inexistante. Leur lecture se veut lucide, mais elle laisse rarement entrevoir des pistes concrètes d’amélioration. Le discours se referme alors sur lui-même, comme si la situation n’autorisait ni nuance ni projection constructive.
Entre ces deux pôles — promesses radieuses et scénarios catastrophiques — se perd une dimension essentielle : le pays dispose encore de marges de manœuvre. Il peut diversifier ses partenaires, améliorer la valorisation de ses actifs productifs, rapprocher l’innovation du tissu industriel, encourager la montée en gamme de certaines filières exportatrices. Ces leviers existent, mais ils n’apparaissent que rarement dans l’espace public, étouffés par la bipolarisation du récit économique.
Cette atmosphère brouillée a un effet immédiat. Les entreprises hésitent à investir, faute de repères. Ce qui neutralise les quelques bienfaits de l’exécutif actuel, notamment le retour de la sécurité. Le citoyen, lui, regarde les chiffres comme des objets volatils qu’on peut réinterpréter au gré des saisons. Les décideurs eux-mêmes évoluent dans un environnement où les prévisions d’inflation varient selon les sources, où les estimations d’endettement changent avec les méthodologies, et où les recettes fiscales futures dépendent de calculs de conformité difficiles à vérifier.
Lorsque les hypothèses diffèrent à ce point, ce ne sont pas les chiffres qui vacillent, mais la confiance. Le risque tunisien ne s’alourdit pas seulement à cause des conjonctures régionales ou mondiales ; il grandit aussi lorsqu’un même rapport peut donner lieu à deux récits opposés. En l’absence d’une architecture méthodologique claire, chaque discours paraît être sa propre vérité, suspendue dans l’air.
Pourtant, il est possible d’avancer autrement. Les fondamentaux du pays, sans être miraculeux, reposent sur une économie diversifiée, une diaspora active et un tissu entrepreneurial agile, capable d’innovation lorsque l’environnement s’y prête. Le défi n’est pas de choisir entre la lune et l’abîme, mais de retrouver un milieu cohérent, où les chiffres ne sont ni excès d’espoir ni outil de désespoir, mais un langage partagé permettant de décider.
Au fond, la question n’est pas de savoir si l’on croit ou non aux prévisions. Elle consiste à examiner les hypothèses, comprendre leur cohérence, questionner les angles morts, et exiger un débat économique qui distingue la narration du diagnostic. Sans cela, le budget 2026 restera moins une boussole qu’un écran de projections où chacun verra ce qu’il veut — ou ce qu’il craint. Evidemment, chacun verra tout de même midi à sa porte, mais les finances devraient à un moment donné refléter l’économie réelle d’un pays qui s’appuie lourdement sur le secteur tertiaire. Autrement, les projections sont complètement inutiles.
Diplomatie économique : clarifier la trajectoire
À mesure que se précise l’architecture budgétaire de 2026, une autre scène se dévoile, moins comptable que stratégique. La Tunisie évolue aujourd’hui dans un environnement géopolitique marqué par une recomposition rapide des alliances, où l’accès au financement dépend autant de la crédibilité interne que de la clarté du message adressé aux partenaires. Les derniers mois ont montré combien cette dimension est devenue essentielle : chaque négociation, chaque déplacement officiel, chaque signal discret envoyé vers l’Est ou l’Ouest pèse sur la perception extérieure du pays.
Dans ce paysage mouvant, la question n’est pas simplement de savoir vers qui se tourner, mais comment s’y prendre. La Tunisie a engagé, ces dernières années, un mouvement de diversification prudent, cherchant à maintenir un équilibre entre partenaires traditionnels et nouveaux acteurs. Elle n’a pas rompu avec ses alliés historiques, mais elle explore davantage les possibilités offertes par les économies du Golfe arabe, l’Afrique subsaharienne et certaines puissances asiatiques. Cette diversification dessine l’esquisse d’un jeu à plusieurs niveaux, où l’enjeu n’est pas de choisir un camp, mais de se rendre lisible.
Ce besoin de lisibilité se mesure notamment dans le débat sur les financements extérieurs. Les discussions se poursuivent avec les institutions financières internationales, tandis que d’autres pistes émergent, parfois de façon discrète. La question posée n’est plus seulement celle des montants mobilisables, mais celle des conditions : quelle marge d’action préserve-t-on ? Quel degré d’ajustement est acceptable ? Et comment concilier la stabilité financière avec le maintien d’un modèle social déjà sous tension ?
L’opinion publique n’est pas indifférente à ces équilibres. Les débats sur les prêts extérieurs, relayés par la presse, expriment souvent une inquiétude diffuse quant à l’avenir économique du pays. Pourtant, l’enjeu dépasse le seul financement. Il touche à la cohérence de la politique économique, à la capacité d’expliquer les choix, et à l’articulation entre l’urgence du court terme et les ambitions de moyen terme.
Le système bancaire se retrouve au centre de ce dispositif. Son rôle dépasse la distribution du crédit ou la gestion des dépôts. Dans un contexte où les financements extérieurs demeurent incertains, sa capacité à accompagner l’investissement, à soutenir les secteurs exportateurs et à contribuer à la modernisation productive devient déterminante. Mais cette fonction appelle un débat serein sur son degré de transparence, la qualité de sa gouvernance ou la solidité de ses mécanismes de contrôle.
Ces interrogations ne sont pas théoriques. Elles ont des conséquences directes sur les entreprises, confrontées à des conditions de financement variables, parfois complexes. Elles affectent également la manière dont les partenaires étrangers évaluent le risque tunisien. Une trajectoire diplomatique claire n’est pas seulement un outil de prestige ; elle influence la notation souveraine, l’appétit des investisseurs et la stabilité monétaire. La Tunisie n’est pas Cuba dans les années 1960. La Tunisie est un Etat charnière : qu’on le veuille ou pas, peu importe comment on le qualifie, les Tunisiens ne sont ni prêts ni volontaires d’une autarcie choisie.
En filigrane, se dessine une double exigence. D’un côté, consolider un discours économique capable d’inspirer confiance, fondé sur des objectifs précis et un calendrier lisible. De l’autre, poursuivre un dialogue actif avec un éventail de partenaires, anciens et nouveaux, sans susciter d’ambiguïté quant aux priorités du pays et sa souveraineté. Ce sont ces deux dimensions, internes et externes, qui permettront de transformer le budget 2026 en véritable instrument stratégique plutôt qu’en simple exercice d’équilibrisme.
Au-delà des chiffres, l’essentiel est peut-être là : offrir une vision suffisamment claire pour rassurer les acteurs, tout en préservant la flexibilité nécessaire pour s’adapter aux évolutions régionales. La diplomatie économique n’est pas une façade ; c’est un moteur. Elle ne dit pas seulement où l’on va, mais avec qui, comment et à quel rythme.
Entre prudence et résilience : les marges possibles
Si le budget 2026 apparaît construit sous tension, il s’inscrit aussi dans une réalité tunisienne rarement reconnue à sa juste mesure : la capacité du pays à résister aux crises sans perdre ses repères fondamentaux. Cette résilience ne relève ni du hasard ni de l’abstraction. Elle tient à la structure même de l’économie, à la force de certains secteurs, et à la manière dont la société s’adapte lorsque les secteurs clés classiques s’essoufflent.
Dans plusieurs branches, de nouveaux réflexes émergent. Des entreprises industrielles se tournent davantage vers la modernisation technologique, parfois en mobilisant les compétences de la diaspora. De jeunes entrepreneurs misent sur la transformation numérique pour contourner des contraintes logistiques ou administratives qui ralentiraient des acteurs plus traditionnels. La montée en gamme de certaines filières exportatrices continue discrètement, portée par des entrepreneurs soucieux de conquérir des niches plutôt que d’affronter de front des marchés saturés.
Ce mouvement reste fragile, mais il indique que la dynamique productive peut évoluer sans nécessiter de ruptures brutales. Il renvoie aussi à une réalité trop peu discutée : la croissance ne se réduit pas au seul indicateur annuel ; elle se construit par sédimentation, au gré de petits ajustements qui finissent par transformer l’appareil économique. Dans un contexte d’incertitude, ces transformations progressives constituent peut-être le levier le plus précieux. Si ce n’était pas le cas, la Tunisie aurait subi le sort du Liban depuis des années maintenant.
Reste la question du financement, souvent présentée comme un mur infranchissable. Il serait vain de nier les difficultés. L’accès au crédit est parfois étroit, les conditions varient, et les entreprises n’ont pas toujours la visibilité nécessaire pour prendre des risques. Pourtant, la situation n’est pas totalement figée. Certaines institutions travaillent à densifier leur offre, tandis que des instruments alternatifs commencent à apparaître, portés par des partenariats ciblés ou des mécanismes d’investissement adaptés à la taille des projets. La clé consiste à renforcer la circulation de l’information, pour rapprocher l’offre de la demande et faire émerger des solutions taillées sur mesure.Cette dynamique peut-elle créer un marché concurrentiel ? Qui sait, mais c’est certainement une piste pour résorber les monopoles et l’inflation intrinsèque à une économie qui produit de moins en moins.
Ce paysage, ni euphorique ni sombre, dessine un avenir où la prudence devient un mode d’action. Dans les moments de transition, l’essentiel n’est pas de promettre des miracles, mais de préserver l’essentiel : la continuité de l’activité, la confiance minimale entre acteurs, la possibilité pour les secteurs porteurs de s’organiser autour d’objectifs réalistes. Cette démarche ne résout pas tout. Elle crée cependant un espace où les ajustements deviennent possibles sans provoquer de secousses inutiles.
L’autre enjeu se joue sur le terrain plus discret des capacités humaines. La Tunisie dispose d’un capital de compétences significatif, construit au fil des générations, et qui subsiste malgré les départs. Les programmes de formation, les initiatives privées, l’intérêt de plus en plus marqué pour les métiers technologiques ou scientifiques nourrissent une base sur laquelle il reste possible de bâtir. Si le pays parvient à retenir une partie de ces talents ou, mieux, à les intégrer dans des projets visant l’exportation ou l’innovation locale, ce capital pourra jouer le rôle d’accélérateur.
On en revient, finalement, à cette idée simple : le budget 2026 n’est pas une fin en soi, mais un instrument. Il peut accompagner, corriger, orienter. Sa portée dépendra de la manière dont il sera mis en œuvre, mais aussi de la capacité des différents acteurs — publics, privés, financiers, académiques — à travailler sur un horizon commun. Dans un contexte international mouvant, où les certitudes sont rares, la Tunisie dispose encore d’atouts réels, à condition de les relier par une logique claire.
L’époque impose de naviguer avec précaution, mais elle n’interdit ni l’ambition ni la patience. C’est dans cet équilibre, souvent discret, que se trouve sans doute la meilleure voie pour avancer sans s’exposer.



