Le rapport de Moody’s révèle des défis structurels malgré la stabilité de certains indicateurs économiques en Tunisie

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Tunisie : le rapport de Moody’s pointe des défis structurels malgré des indicateurs stables

Un rapport conjoncturel sans changement de la note souveraine

L’économiste Habib Zitouna a déclaré, ce mercredi 10 septembre 2025 au micro d’Expresso, que l’agence de notation Moody’s avait publié fin août un rapport sur la situation économique et financière de la Tunisie.
Ce rapport, destiné principalement aux investisseurs étrangers, n’a pas modifié la note souveraine du pays, inchangée depuis février dernier.

Moody’s y évalue le niveau de risque, le coût de l’emprunt et les taux d’intérêt, en rappelant que la notation des banques tunisiennes reste étroitement liée à la note souveraine.

Points positifs soulignés par Moody’s

Le rapport met en avant certains indicateurs rassurants :

Stabilité du déficit du compte courant.
Maintien du taux de change du dinar.
Niveau confortable des réserves en devises, traduisant la solidité des équilibres extérieurs.
Réduction du déficit budgétaire.
Disponibilité de prêts d’investissement.

Défis et limites structurelles persistantes

Cependant, Moody’s insiste sur plusieurs difficultés structurelles freinant l’économie :

Faible marge de manœuvre budgétaire et difficultés de financement.
Croissance économique encore trop faible malgré une légère amélioration.
Obstacles structurels freinant l’investissement et la création d’emplois : système de change, concurrence, autorisations administratives, cahiers des charges et rigidités du marché de l’emploi.

Le rapport n’aborde pas directement la situation des entreprises publiques, mais souligne que l’endettement intérieur auprès des banques sert surtout à financer le budget de l’État, au détriment du financement productif des entreprises et particuliers.

Une dette publique préoccupante

Selon Habib Zitouna, la dette publique a atteint environ 80 % du PIB, ce qui constitue un sérieux défi pour la Tunisie. Il rappelle que le pays peine encore à créer suffisamment de richesse et de croissance durable, faute de réformes institutionnelles profondes.