Gaza : le Hamas maintient la lutte, vives critiques après la mort de journalistes

NIZAR.JLIDI
Malgré près de deux ans de guerre et de lourdes pertes infligées par l’armée israélienne, le Hamas conserve une capacité de résistance dans la bande de Gaza. Selon les estimations de Tsahal, entre 25 000 et 27 000 membres de ses brigades armées auraient été tués depuis octobre 2023, mais le mouvement islamiste s’est adapté.
Ses combattants opèrent désormais en petits groupes mobiles, profitant du dédale urbain et des ruines pour tendre des embuscades et poser des explosifs. Le réseau de tunnels surnommé « métro de Gaza », partiellement intact, leur permet de se déplacer et de frapper par surprise.
Sur le plan financier, le Hamas, au pouvoir dans l’enclave depuis 2007, puise encore dans un « trésor de guerre » accumulé avant le conflit, estimé à plusieurs centaines de millions de dollars.
L’organisation continue de verser, bien que réduits, des salaires à ses combattants et distribue parfois des vivres issus de l’aide humanitaire détournée.
Ce week-end, une frappe israélienne a tué cinq journalistes d’Al Jazeera à Gaza-ville, dont Anas al-Sharif, figure connue de la chaîne.
L’armée israélienne affirme que le reporter dirigeait une cellule armée du Hamas et préparait des tirs de roquettes. Al Jazeera a rejeté ces accusations, dénonçant un ciblage délibéré de ses équipes.
Selon Reporters sans frontières, 237 journalistes ont perdu la vie depuis le début de la guerre, dont 46 auraient été visés intentionnellement.
Les ONG rappellent que les reporters sont des civils protégés par le droit international et demandent des comptes aux responsables.
Ce nouvel épisode intervient alors qu’Israël prépare une nouvelle phase de son opération militaire, qui pourrait inclure l’occupation de Gaza-ville et le déplacement forcé d’une partie de sa population.