Macron : les dirigeants libanais qui font obstruction aux réformes doivent être « éliminés ».
Le président français Emmanuel Macron a déclaré, vendredi 23 décembre 2022, la nécessité de « changer le leadership » au Liban et d' »éliminer » les dirigeants politiques qui entravent les réformes.
Le président français, qui tente en vain depuis septembre 2020 d’exhorter la classe politique libanaise à adopter les réformes nécessaires pour sortir le pays de la crise politique et économique, a estimé que « le problème du Liban est de régler les problèmes des gens et d’écarter ceux qui ne savent pas comment faire cela ».
En effet, il pensait que ce qu’il fallait après cela, c’était de « restructurer le système financier et élaborer un plan avec un président honnête, un premier ministre honnête et une équipe de travail qui le met en œuvre et a le soutien de la rue ». « La direction de ce pays doit être changée », a-t-il ajouté.
Rappelons que le Liban est toujours sans président depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun le 31 octobre dernier. Les représentants, profondément divisés entre le camp pro-iranien du Hezbollah et le camp anti-Hezbollah, ne sont pas parvenus à élire un nouveau président, alors qu’ils tenaient jusqu’à présent dix séances à cet effet.
Un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs limités, dirigé par Najib Mikati, dirige le pays qui souffre d’un grave effondrement économique.
Macron a souligné la nécessité « d’aider » le Premier ministre Najib Mikati, qui « essaye, malgré tout, de faire du mieux qu’il peut ».
En réponse à une question sur le commandant de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui est considéré comme l’un des candidats les plus en vue à la présidence, mais il n’en est pas un candidat officiel.
Macron a, de son côté, refusé de se plonger dans « la question des personnes et des noms », soulignant que « la question ne sera pas réglée s’il n’y a pas une stratégie et un plan derrière les noms ».
« Ce qui m’intéresse, ce sont les femmes et les hommes libanais, pas ceux qui vivent à leurs dépens », a ajouté le président français, qui a regretté l’émigration massive des jeunes hommes.
Il a, également, souligné vouloir « aider à l’émergence d’une solution politique alternative sans aucune indulgence envers les forces politiques », appelant à « ne rien céder à ceux qui ont influencé ces dernières années et veulent rester et pratiquer l’extorsion ».
De retour d’Amman, où il a participé à la conférence régionale « Bagdad 2 » sur l’Irak, Macron a révélé qu’il travaillerait « dans les prochaines semaines sur un cadre similaire avec le Liban ».
Il a, en effet, souligné qu’il était « convaincu » que « les problématiques libanaises, syriennes et autres ne peuvent être résolues qu’en créant un cadre de discussion incluant l’Iran, compte tenu de son influence régionale ».
