Nouvelle allocution de Macron: l’opposition accuse le chef de l’État d’utiliser le Covid-19 pour faire campagne

Attendu ce mardi soir pour une allocution qui traitera notamment de la situation sanitaire, en pleine période de dégradation des indicateurs de l’épidémie, on reproche au chef d’état Français de se servir du Covid comme d’un tremplin vers 2022.
Une cinquième vague serait-elle une une rampe de lancement vers la campagne présidentielle?
D’aprés Jean-Luc Mélenchon (LFI) lors d’une conférence de presse ce lundi « Nous soupçonnons le pouvoir d’être prêt à tout » . c’est ce qu’a estimé de son côté Julien Bayou (EELV) sur France 2 le week-end dernier en disant « Nous sommes dans une mise en scène sur la question sanitaire » d’un « président en campagne ». « Il a trouvé un bon moyen de faire durer le feuilleton », a analysé de son côté Louis Aliot (RN), surFrance info ce vendredi.
Quant à Olivier Rouquan, politologue et chercheur associé au CERSA (Centre d’Etudes et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques), il a confirmé pour BFMTV.com que » le Covid lui a permis de rééquilibrer son image. En s’appuyant sur l’État-providence, en trouvant toutes les vertus à la relance, en sortant massivement le carnet de chèques ces dernières semaines, il a pu renouer avec son électorat de centre-gauche qui lui a permis de gagner 2017. C’est intéressant parce qu’au début de son mandat, la France qui l’a élu l’a trouvé bien plus à droite que ce qu’elle imaginait »
Et pour cause: vaste plan de relance, chèque inflation, un budget renforcé dans la police, ou encore un grand plan pour Marseille: le chef de l’État a multiplié les annonces de financement depuis cet été.
De son côté Nicolas Tenzer, le président du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique (CERAP) nuance »Je ne suis pas convaincu que cette nouvelle séquence soit une bonne nouvelle pour lui. De nouvelles contraintes sanitaires sont toujours pénibles, difficiles à accepter. La situation économique est plutôt bonne, l’État a mis beaucoup la main à la poche ces derniers temps et je ne vois pas quel intérêt retire Emmanuel Macron à devoir à nouveau faire face à un coût économique et social potentiellement lourd ».
Le pass sanitaire et la troisième dose pour le public éligible sont les points à éclaircir pour Emmanuel Macron qui, bien conscient de la ligne de crête sur lequel il évolue, il ne devrait annoncer ni confinement ni couvre-feu ce mardi.
Au-delà des annonces qu’il fera ou non, c’est aussi le positionnement et la vision que le politique va donner pour les prochains mois qui sera particulièrement scrutée comme l’avance de son côté Arnaud Benedetti, professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne : « Il va chercher à endosser le costume du président protecteur, du chef qui veille à ce que ses concitoyens se sentent en sécurité sur le plan sanitaire mais aussi économique et social. Toute l’idée est d’apparaître au travail, au service des Français pendant que les candidats à la présidentielle, eux, s’agitent ».
d’ailleurs, l’allocution d’Emmanuel Macron coïncide avec la date anniversaire de la mort de Charles de Gaulle le lendemain du premier débat LR.
Parmis les sujets attendu aussi lors de l’allocution du locataire de l’Élysée le revenu d’engagement qui va permettre aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études ni en formation de toucher 500 euros et également la question des retraites.
Nicolas Tenzer avance « Je doute qu’il annonce la moindre réforme. On n’a jamais vu un président réformer 6 mois avant une élection présidentielle. Mais c’est une vraie déception pour son électorat. Il s’est pris de plein fouet la crise des gilets jaunes puis le Covid-19, l’empêchant de déployer ses velleités réformatrices ». Le climat social tendu actuel pourrait dissuader Emmanuel Macron, tout comme le calendrier parlementaire, a dégainé une partie de la réforme des retraites avant la fin de son mandat.
Le point de vue est partagé par Arnaud Benedetti. « Son vrai problème politique, c’est que le bloc électoral qui le soutient est attaché aux réformes et que les crises qu’il a dû gérer ont remis profondément en cause son logiciel libéral. Il va devoir aller convaincre qu’il est bien toujours l’homme de la situation, qu’il peut garder ses accents réformateurs ».
D’après les derniers sondages, le chef de l’État fait toujours la course en tête des intentions de vote (entre 23 et 26% selon les scénarios). Il a cependant perdu 2 à 3 points depuis le mois d’octobre.