
Le président Abdelmadjid Tebboune durcit encore un peu plus la répression du Hirak, le mouvement démocratique algérien. Le tribunal administratif d’Alger a prononcé le 13 octobre 2021 – sur requête du ministère de l’intérieur – la dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), une ONG historique engagée dans le combat pour la démocratie depuis sa création en 1992.
Née quatre ans après les émeutes du 5 octobre 1988, journée où la jeunesse algérienne a manifesté dans la rue son mécontentement et crié son sentiment d’abandon, le Rassemblement Actions Jeunesse a formé plusieurs générations de jeunes à la citoyenneté, en favorisant leur engagement dans la vie de la Cité.
Dissoudre le RAJ
Cette dissolution du RAJ intervient dans un contexte extrêmement répressif et régressif en Algérie où le pouvoir livre une guerre sans merci aux militants du Hirak, interdisant les marches hebdomadaires et harcelant judiciairement ses opposants. Le pouvoir algérien mal élu (77% d’abstention lors des dernières législatives) et contesté dans la rue veut empêcher toute reprise du mouvement démocratique avec la fin de la crise sanitaire. Pour cela, il réprime tous azimuts, y compris les plus modérés, dans une volonté d’éteindre définitivement la contestation populaire qui s’est fait jour le 22 février 2019 et de ne laisser aucune place à l’expression la société civile.
Depuis des décennies, le RAJ représente une jeunesse algérienne, motivée et responsable, agissant pacifiquement pour la citoyenneté et le changement démocratique en Algérie. « Le RAJ a été et reste l’un des lieux les plus importants en Algérie où pour les jeunes, s’élabore une autre voie que l’exil (Harga), la violence ou la résignation », affirme un communiqué de l’organisation Free Algeria, coordinatrice de la diaspora algérienne en France.
Le seul tort du RAJ est de revendiquer pacifiquement un Etat de droit démocratique en Algérie et d’avoir écrit aux parlementaires européens pour dénoncer les arrestations arbitraires dans leur pays.
Source: Franceinfo