Les Tunisiens retiennent leur souffle pour le 25 juillet: Game-over pour les Frères musulmans ou sauvent-ils leur peau ?

Le 25 juillet 2021 ne sera pas un jour comme les autres en Tunisie, étant donné que les Frères musulmans, à travers le mouvement Ennahdha, se préparent à envahir les rues si le chef du gouvernement Hichem Mechichi n’acquiesce pas et leur verse 10 millions de dinars le fonds de dignité dédié à l’indemnisation de ce qu’ils appellent « les victimes de la tyrannie », et cela comprend même ceux qui sont sortis dans une manifestation et inhalé du gaz lacrymogènes…
Mettant de l’huile sur le feu, le deuxième homme du mouvement Ennahdha, Abdel Karim Harouni, chef du Conseil tunisien de la choura, a menacé en déclarant :
« Les jeunes d’Ennahdha (la confrérie) vont s’attaquer à tout ce qui bloque leur chemin s’ils ne reçoivent pas d’indemnisation avant le 25 juillet », ce qui signifie que des affrontements auront lieu dans la rue avec un certain nombre de forces politiques qui sont en train d’appeler à un rassemblement de masse le même jour qui coïncide avec la fête de la République, pour exiger la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple.
D’ailleurs, si cette confrontation aurait lieu et que la Confrérie commet cette erreur historique, ce sera leur fin. C’est ce que certains d’entre eux ont commencé à ressentir, en appelant à reporter la décision sur cette demande d’indemnisation jusqu’après la pandémie de Corona.
En résumé, les dirigeants d’Ennahdha se rendent compte que le Fonds de la dignité ne verra pas le jour bientôt, ou peut-être jamais, mais ils l’évoquent à chaque fois que ses partisans qui s’indignent de leur politique essayent de serrer les cordes, en regardant leur Cheikh et son entourage se faire des fortunes.
Les Nahdhaouis utilisent aussi ce dossier comme un moyen de pression pour obtenir ce dont ils aspirent. Si le chef du gouvernement acquiesce, les Frères musulmans seront les premiers à en profiter, et il aura finalement annoncé sa loyauté aux islamistes.
Par contre s’il n’avait pas acquiescé, il leur aurait donné une excuse pour se débarrasser de lui et rechercher un autre personnage qui mettrait en œuvre leurs plans pour détruire la Tunisie.
Nous avons déjà mis en garde contre cette philosophie stupide depuis plus d’un an. Les Frères musulmans en Tunisie ont appris depuis 2011 l’habileté politique et ont ainsi contribué à la dispersion des partis et à l’affaiblissement de l’Etat en échange du pouvoir et de la fortune…
Cependant, la majorité des Tunisiens a commencé à dénoncer le complot des Frères musulmans, et aujourd’hui ils sont tout à fait prêts à balayer tout ce système et à le remplacer par une classe nationale qui a réussi à prouver sa loyauté à la patrie avant tout.
Ecrit par Nizar Jlidi : Ecrivain et analyste politique