Tunis

Ahmed Néjib Chebbi: « Kais Saïed est en train de mener un coup d’État »

Le politicien Ahmed Néjib Chebbi a considéré dans un post qu’il a publié sur Facebook que le président de la République, Kais Saïed, mène un coup d’État.

On assiste depuis quelque temps à un coup d’État en douceur sur le pouvoir dirigé par le président de la République, dont les premiers épisodes devaient faire obstacle à la formation du gouvernement, puis s’opposer à la mise en place de la Cour constitutionnelle, et enfin dans l’annonce par le Président de la République d’assumer la présidence des Forces de sécurité intérieure à l’occasion du 65e anniversaire de sa fondation.

Un coup d’État n’est pas nécessairement une action militaire, mais les juristes de droit constitutionnel le définissent plutôt comme «une action illégale et autoritaire qui porte atteinte aux règles d’organisation des organes existants ou à la conduite de leurs travaux ou de leurs pouvoirs».

Hier 18 avril 2021, le Président de la République a annoncé qu’il assumerait la présidence des Forces de Sécurité Intérieure en tant que force armée, sur la base d’une interprétation unilatérale des dispositions de la Constitution et d’un recours contre la loi du 17 août 2015 relative aux nominations à des postes de direction.

Nul doute que la loi de 2015 contenait une faille lorsqu’elle se contentait d’énumérer les emplois militaires et diplomatiques, à l’exclusion de ceux liés à la sécurité nationale que la constitution attribuait au chef de l’Etat.

Cependant, cette loi est devenue une loi d’État il y a six ans, après avoir été approuvée par la Chambre des représentants sans s’opposer à son adéquation à la constitution, ni par les représentants ni par le président de la République lui-même, et par là elle est devenue une loi. en vigueur,

Le conflit qui fait rage entre les «trois présidences» qui paralyse le travail de l’État confirme une fois de plus la nécessité d’abandonner le système politique hybride instauré par la constitution de 2014 et mené selon le mouvement Ennahdha, et de s’orienter vers un nouveau système présidentiel qui garantit l’unité du pouvoir exécutif et sauve le gouvernement de l’emprise des partis.

Ce changement ne peut avoir lieu que par des moyens pacifiques et dans le cadre du respect des législations et des organes existants, ou il se terminera par des affrontements, des violences. et l’effondrement de l’État.

À la lumière des équilibres existants, ce changement ne peut être opéré à l’intérieur du Parlement, mais nécessite plutôt un retour au peuple par référendum, un droit qui a été approuvé par le chapitre trois de la Constitution et négligé par le reste de ses chapitres.

L’intervention des forces civiles et politiques, en dehors du conflit qui déchire les institutions étatiques, est devenue une nécessité incontournable pour instaurer le droit au référendum et consulter les citoyens sur la nécessité du changement, en préparation d’élections générales anticipées, sinon le changement perdra son sens…

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