Les journalistes tunisiens s’apprêtent à déclencher une grève générale, pour protester contre le fait que le gouvernement n’a pas publié un accord conjoint malgré une décision judiciaire de le publier dans le journal officiel.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a déclaré, dans un communiqué, que « le Bureau exécutif a inspecté la poursuite de la politique de procrastination du gouvernement, qui est devenue plus évidente avec le fait que le gouvernement ne publie pas l’accord-cadre conjoint pour les journalistes malgré la décision du tribunal administratif de publier cet accord en urgence ».
Le Syndicat a révélé que les journalistes se sont engagés dans une « série de mouvements de protestation pour revendiquer des droits légitimes » qui a commencé par le badge rouge du 23 au 26 novembre du même mois et a également défini le 26 novembre comme une journée de colère, « au cours de laquelle il y aura des manifestations sur la place du gouvernement de la Kasbah et dans diverses régions » avec l’intention de mener une grève générale pour le secteur de la presse et des médias le 10 décembre, correspondant à la Déclaration universelle des droits de l’homme.
L’accord, que le syndicat demande à publier, comprend un ensemble de mesures visant à protéger les droits économiques et sociaux des journalistes et a été signé en janvier 2019.
Dans le même contexte, la Fédération internationale des journalistes s’est déclarée préoccupée par ce qu’elle a qualifié de «tergiversations du gouvernement tunisien dans le respect de la mise en œuvre d’une ordonnance urgente du tribunal administratif tunisien de publier cet accord».
Le syndicat a décrit le défaut de publication de l’accord comme un «déni de justice de la part d’une autorité essentiellement habilitée à faire appliquer les lois et à veiller à ce qu’elles soient respectées».
Sabrine Ouerghi
