La Tunisie est le premier pays source d’immigration maghrébine en France

L’immigration tunisienne en France a connu la plus forte croissance parmi les pays du Maghreb en vingt ans, soulevant des questions sur l’intégration de la population et la gestion de l’immigration illégale.
En vingt ans, l’immigration tunisienne a connu en France la plus forte croissance parmi les pays du Maghreb. C’est ce que révèle une étude de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID), publiée par Le Figaro.
La note met en lumière une progression rapide, portée par des accords bilatéraux destinés à favoriser l’immigration légale de travail. Mais elle souligne aussi les difficultés persistantes d’intégration économique et les limites de la coopération entre Paris et Tunis sur la gestion des flux irréguliers.
Une progression inédite
En 2023, la France comptait 347 000 immigrés tunisiens, soit une hausse de 52,6 % depuis 2006. « C’est la plus forte progression enregistrée parmi les pays du Maghreb, presque deux fois plus rapide que celle des immigrés algériens », souligne la note. Les Tunisiens disposent également du plus haut ratio de nouveaux titres de séjour par habitant dans la région : 182 pour 100 000 habitants en 2024, soit trois fois plus que l’Algérie.
Cette dynamique est renforcée par une forte natalité au sein de la diaspora : 57 % des Tunisiennes arrivant pour la première fois en France ont un enfant dans les quatre ans, alors que l’indice de fécondité en Tunisie est tombé à 1,8.
Depuis 1988, et surtout depuis la révision de l’accord-cadre en 2008 sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, Paris espérait orienter ces flux vers une immigration économique « choisie ». Mais la réalité est tout autre.
En 2024, si 35,7 % des premiers titres de séjour délivrés aux Tunisiens répondaient à des motifs économiques, 38,3 % relevaient toujours du regroupement familial. « L’immigration familiale n’a pas diminué, contrairement aux objectifs initiaux », observe Patrick Stefanini, représentant spécial sur l’immigration au ministère dTUNe l’Intérieur, interrogé par le Figaro.