Genève dévoile sa stratégie économique 2035 : innovation et résilience au cœur des priorités
Nizar jlidi

le Conseil d’État de Genève a présenté sa feuille de route économique à l’horizon 2035, dans un contexte international et national marqué par des tensions commerciales et une incertitude géopolitique croissante. L’accent est mis sur trois secteurs jugés à fort potentiel de création d’emploi et d’innovation : l’industrie créative, les sciences de la vie et l’économie numérique.
La présentation de cette stratégie intervient alors que certains piliers historiques de l’économie genevoise, comme l’horlogerie, subissent de plein fouet les effets des droits de douane imposés par les États-Unis, qui atteignent désormais 39 %. La bijouterie et la chimie sont également concernées, de même que les organisations internationales qui doivent procéder à des licenciements à la suite des coupes budgétaires américaines.
Delphine Bachmann, conseillère d’État chargée de l’Économie et de l’Emploi, souligne que l’objectif est double : « maintenir le tissu économique existant en renforçant nos secteurs historiques, et accompagner les pôles émergents pour leur permettre de se développer durablement ». Le canton entend soutenir la transition numérique et écologique des entreprises, alors que 99 % des sociétés genevoises sont des PME.
Pour stimuler l’innovation, plusieurs mesures concrètes sont envisagées. Parmi elles, la mise en place d’un crédit d’impôt remboursable (QRTC), déjà expérimenté dans d’autres cantons, et la création d’un fonds dédié à l’innovation, qui ciblera principalement les PME. Le Campus Biotech est désigné comme un hub potentiel pour favoriser la collaboration interdisciplinaire, tandis que l’écosystème local de la blockchain et de la deeptech sera soutenu.
Le plan se distingue de la précédente stratégie cantonale par la mise en place d’indicateurs permettant de mesurer son efficacité et d’un processus de co-construction impliquant 140 acteurs locaux. Le directeur général de l’Office cantonal de l’économie, Alexandre Epalle, précise que « l’approche transversale permet de ne pas décréter à l’avance quels secteurs seront les futurs piliers, mais de soutenir ceux qui montrent un potentiel réel ».
Cette stratégie vise également à renforcer l’attractivité du canton pour les talents et les investisseurs, en simplifiant les procédures administratives et en améliorant l’accès aux infrastructures essentielles pour les entreprises. Les observateurs économiques saluent l’initiative, tout en appelant à des mesures concrètes et rapides pour que la stratégie ne reste pas une simple déclaration d’intention.