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Washington/Kiev : Trump admet que Moscou ne cherche pas la paix, l’Ukraine se sent renforcée

NIzar.jlidi

 

Washington/Kiev. La rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, lundi à la Maison-Blanche, a marqué un tournant pour Kiev. Selon Mykhailo Podolyak, conseiller du président ukrainien, l’échange a permis d’éviter une « catastrophe » et d’ouvrir une nouvelle phase de négociations internationales.

« En février, nous étions dans une situation extrêmement vulnérable. Trump venait d’arriver à la présidence et considérait que l’Ukraine n’avait aucune carte en main. Aujourd’hui, l’administration américaine reconnaît que nous sommes un allié stratégique », souligne Podolyak, interrogé depuis Kiev.

Entre tests politiques et signaux stratégiques

Quelques heures avant la rencontre, Donald Trump avait pourtant relayé un texte appelant à la cession du Donbass, et affirmé que l’Ukraine n’intégrerait jamais l’OTAN. Des déclarations qui ont fait craindre un scénario de capitulation imposée. Mais pour Podolyak, il s’agit du « style politique » de l’ex-président : « Trump aime tester le terrain, poser des conditions extrêmes pour mesurer les réactions. Mais à Washington, il a reconnu qu’imposer le scénario russe ne mènerait à rien. Il a compris que Moscou ne veut pas la paix, seulement prolonger l’instabilité. »

Selon le conseiller, l’échange s’est déroulé « sans pression », dans un climat respectueux, et a débouché sur un message clair : l’Ukraine ne négociera pas de cession territoriale. « C’est impossible, juridiquement comme politiquement. Céder des terres ne ferait que préparer la prochaine offensive russe », insiste-t-il.

Des garanties de sécurité pour l’Europe

Autre avancée relevée par Kiev : l’élargissement du débat. Pour la première fois, les discussions à Washington ont abordé non seulement la sécurité ukrainienne, mais aussi celle de l’Europe. « Il ne s’agit pas de concepts abstraits », précise Podolyak. « On parle de bases de missiles, de protection de l’espace aérien, d’une présence militaire américaine qui jouerait le rôle de parapluie pour l’Europe et l’Ukraine. »

Cette dynamique marque, selon lui, la sortie d’une phase de stagnation diplomatique. « Nous entrons dans une nouvelle étape : la guerre continue, mais un espace de négociation réelle s’ouvre. C’est risqué, mais aussi une opportunité », estime le conseiller.

La Russie sur une ligne de blocage

Pour Podolyak, Moscou n’a aucune intention de mettre fin au conflit. « La guerre est existentielle pour le Kremlin. La Russie veut gagner du temps, épuiser nos sociétés, empêcher tout cessez-le-feu crédible », affirme-t-il. L’invitation récente de Vladimir Poutine à organiser une rencontre Zelensky-Poutine à Moscou est qualifiée « d’absurdité » : « C’est une provocation, pas une proposition diplomatique. »

À ses yeux, la différence fondamentale réside dans l’approche américaine : « Trump pousse vers un vrai processus, pas un simulacre. »

Un fragile tournant

Pour Kiev, la séquence de Washington a donc permis d’éviter l’isolement et de replacer l’Ukraine au cœur du jeu transatlantique. « L’Ukraine n’est pas seule, le signal a été envoyé. Mais rien n’est acquis », tempère Podolyak.

Entre une Russie qui persiste dans la confrontation et une Europe qui commence à envisager des garanties de sécurité plus concrètes, l’Ukraine avance sur une ligne de crête. Reste à savoir si l’élan diplomatique initié à Washington pourra se transformer en cadre durable de négociations.

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