Israël : l’appel massif aux réservistes accentue les fractures dans la société

Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a décidé de rappeler près de 60 000 réservistes, avec une projection qui pourrait atteindre 130 000 d’ici au printemps 2026, pour renforcer l’opération « Chariots de Gédéon 2 » à Gaza. Cette mobilisation illustre l’épuisement de l’armée israélienne, déjà marquée par plus de 450 morts et 15 000 blessés depuis le début du conflit.

Si l’état-major prépare une offensive de grande ampleur visant à encercler et contrôler la ville de Gaza, les responsables militaires peinent à définir ce qui constituerait réellement une victoire face au Hamas. De nombreux soldats expriment leur lassitude, et les cas de désertion se multiplient, signe d’un rejet croissant de cette guerre au sein même de la société israélienne.

Un sondage relayé par la presse locale révèle que 47 % des réservistes interrogés expriment des critiques directes contre le gouvernement. Une défiance qui nourrit l’opposition politique, incarnée notamment par Yaïr Lapid, dénonçant une guerre « sans fin et sans objectif ».

La question du service militaire des étudiants ultra-orthodoxes, toujours exemptés, attise aussi les tensions. Alors que certains rabbins appellent à des journées de prière et de jeûne pour s’opposer à leur conscription, Netanyahou se retrouve pris en étau entre ses alliés religieux et les impératifs militaires.