Composante sunnite en Irak : entre stagnation et explosion… et la dernière chance de salut
Par nizarjar jlidi

(2025–2035 : une décennie décisive qui ne tolère pas les demi-mesures)
Plus de 20 ans après le “vide politique” qui a suivi 2003, et avec la poursuite de l’érosion du poids politique de la composante sunnite, cette dernière entre aujourd’hui dans sa phase la plus critique :
Dans les prochaines années, la question ne sera plus : Quel est le plafond de représentation politique ?
Mais bien : Y a-t-il encore une représentation ? Avons-nous un projet ? Savons-nous ce que nous voulons ?
Trois scénarios possibles :
Stagnation et extinction (le plus probable) :
• Les mêmes visages, les mêmes discours, sans projet ni base populaire.
• Désintégration des leaderships, et domination de la périphérie sur le centre.
Explosion sociale (latente) :
• Colère populaire sans direction, protestations sans horizon.
• Chaos qui nous ramène à la case départ… sans même l’illusion d’une « représentation ».
Sauvetage progressif (nécessaire) :
• Une nouvelle génération, indemne de l’héritage confessionnel et du système de quotas.
• Elle parle le langage de l’État, commence depuis l’université, le quartier, l’initiative…
• Le défi : organisation, encadrement et financement propre indispensables
Qu’est-ce qui déterminera le destin ?
La dimension régionale :
Les pays du Golfe et la Turquie se sont retirés de la scène…
Et leur retour est conditionné à l’existence d’un projet mûr, pas à un vide ou à de l’improvisation.
La nouvelle génération :
Les personnes nées après 2000 ne croient plus aux anciens leaders…
Ils rêvent d’un État de droit, pas d’un État de composantes.
Ils veulent une action politique réelle… pas un usage temporaire.
L’espace numérique et la société civile :
Ils ne servent plus uniquement de soupape…
Ils pourraient devenir l’unique incubateur d’un nouveau projet politique, si nous savons les orienter.
Les transformations nationales :
Le régime est en crise, l’État est paralysé, l’économie est rentière, et la politique sans perspective…
La seule opportunité est d’être partenaire dans la reconstruction, et non de simples invités en marge.
Le temps joue contre nous… et voici ses étapes :
2025–2027 : Phase de calcification et de pression
Stagnation politique, dossiers bloqués, et transformations numériques qui préparent le changement.
2028–2030 : Phase de gestation lente
Montée des indépendants, évolution de l’humeur populaire, émergence de nouveaux discours… mais sans structure politique solide.
2031–2035 : Moment de vérité
Soit effondrement total du système politique…
Soit naissance d’un nouveau projet national, porté par une jeunesse civile, avec des outils modernes, et une vision dépassant le confessionnalisme et le repli.
Les leaders de demain… ne sont pas ceux que nous connaissons
Ce ne sont pas les fils des arrangements, mais ceux de la compétence et de la conscience :
Médecins, ingénieurs, journalistes, activistes, universitaires.
Leurs outils : médias numériques, organisation communautaire, intégrité.
Leur défi : se transformer d’un public en colère en un projet organisé…
Loin de l’argent sale et des parrainages extérieurs.
Société civile et numérique : le dernier espoir
S’ils sont investis comme plateformes de construction d’une conscience et d’une organisation politique…
Ils pourraient devenir la masse critique qui renverse l’équation, de la base au sommet.
Mais s’ils restent de simples soupapes…
Nous ne produirons qu’une nouvelle génération de désespoir.
Conclusion : le véritable choix
Ce n’est pas entre “participer au pouvoir” ou “se replier”,
Mais entre :
Citoyenneté politique ou Chaos social
Soit un projet national depuis l’intérieur de l’État…
Soit un retrait qui précède la dissolution.