Plumes des deux rives

Soyons clairs pour êtres utiles

Par Tahar Ben Turkia

La récente guerre entre Israël et l’Iran, qui a duré seulement douze jours, a démontré que les États-Unis ont le dernier mot sur les questions politiques et militaires dans la région, et que les limites de l’influence du lobby sioniste sont celles permises par l’administration américaine, et importe peu qu’elle soit démocrate ou républicaine.
Sous la présidence de Donald Trump, qui a imposé de manière décisive et unilatérale un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, et il est devenu évident qu’Israël ne pouvait rien faire seul, sans l’aide des États-Unis, ni sans leur soutien politique, économique et surtout militaire.
La guerre a également révélé la naïveté de deux arguments: le premier, selon lequel on peut parier sur un conflit américano-israélien, car il s’avère que ces désaccords ne sont que superficiels, du simple maquillage, et que les relations sont plus profondes et plus stables que n’importe quel désaccord. Le second, selon lequel on peut parier sur la chute du gouvernement Netanyahou, qui a débuté en 1996, en se basant sur les faits des guerres menées par Israël, car il s’avère que les Israéliens, ou la majorité d’entre eux, mettent leurs divergences de côté pour s’unir autour de ce qu’ils considèrent comme une menace extérieure visant leur existence.
Cela dit, que les guerres extérieures unissent les Israéliens, et non les divisent, ce qui est un aspect négligé par les perceptions politiques dominantes dans le monde arabe, qui pensaient que les guerres pouvaient affaiblir l’unité de la société israélienne ou affaiblir son soutien à son gouvernement.
En raison de sa guerre permanente contre les Palestiniens et le Hezbollah, et les Houthis ce dernier temps, et en raison de l’effondrement du régime syrien, puis en raison de sa guerre contre l’Iran, Netanyahou est devenu le sauveur d’Israël, et le dirigeant qui lui a apporté peut-être les gains les plus importants de son histoire, avec l’effondrement de ce qu’on appelait le Front de l’Est, et l’imposition de l’hégémonie sur les Palestiniens du fleuve à la mer, et le sabotage du projet nucléaire iranien.
Ce résultat ne signifie pas que le trône de Netanyahou ne peut pas tomber, mais plutôt qu’il ne tombera pas uniquement à cause de la guerre. Sa chute, ou son retrait de la scène politique, sera due à des raisons internes à Israël, c’est-à-dire après la fin de la guerre à Gaza. C’est ce qui se produira très probablement.
Dans ce contexte, on peut affirmer que la dernière guerre a démontré l’inutilité de miser sur l’axe dit « BRICS », composé de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Russie et de l’Afrique du Sud, et auquel l’Iran a récemment adhéré. Il est devenu évident que les États-Unis sont la puissance mondiale dominante, politiquement, économiquement, technologiquement et militairement, quelle que soit notre point de vue sur la politique américaine.
Soyons clairs pour êtres utiles…

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