Entre l’Iran et l’alliance américano-israélienne : guerre ou simple exercice pour améliorer les conditions de négociation ?
Paris, La Voix des Deux Rives
Le président américain Donald Trump a annoncé hier soir la fin de la « guerre » avec Téhéran, après que cette dernière a bombardé, sans faire de victimes notables, la base américaine au Qatar, cible désignée par l’Iran depuis plusieurs jours.
Cette « guerre » a duré douze jours, au cours desquels l’Iran et Israël ont échangé des tirs. Si Israël a réussi à assassiner un grand nombre de hauts responsables militaires et sécuritaires iraniens, et à frapper des sites et des plateformes nucléaires qui se sont révélés vides, l’Iran, de son côté, a atteint des bâtiments et des institutions à l’intérieur même d’Israël. Ces frappes ont semé la panique, provoquant un exode massif depuis la « Terre promise », pilier de la narration israélienne, ce qui a eu pour effet l’arrêt de l’immigration vers Israël et a engendré un climat d’instabilité et un sentiment d’insécurité chez les Juifs de la diaspora fondement même de la légitimité du projet sioniste.
On peut donc dire qu’à l’issue de cette « guerre », l’Iran a réussi à absorber les coups en exhibant sa puissance militaire, notamment dans le domaine aérien, tout en imposant le respect de son statut de puissance régionale.
Aujourd’hui, l’objectif stratégique de l’Iran est clair : éviter la chute du régime, quitte à se replier sur soi-même et à renoncer à l’exportation de son modèle religieux et politique dans la région. Dans les négociations avec Washington, cela pourrait signifier l’abandon de ses relais en Irak, au Liban et au Yémen, ainsi qu’un engagement à ne plus intervenir en Syrie, en contrepartie d’un maintien du régime des mollahs objectif stratégique de l’alliance américano-israélienne visant à liquider la « doctrine de la résistance ».
Ainsi, cette « courte guerre » peut être interprétée comme un simple exercice destiné à améliorer les conditions de négociation.
