Inde : le bilan des violences au Manipur s’élève à 71 morts

Le bilan des récentes violences qui ont secoué l’Etat indien du Manipur, dans le nord-est du pays, s’est alourdi à 71 morts, ont annoncé samedi les autorités.
« Trois ouvriers du département des travaux publics ont également été retrouvés morts dans un véhicule dans une tranchée de 300 mètres de profondeur dans le district du Churachandpur. Toutefois, la question de savoir s’ils ont eu un accident ou s’ils ont été tués doit être examinée », a déclaré aux médias Kuldeep Singh, conseiller à la sécurité du gouvernement du Manipur.
Des violences à grande échelle ont éclaté dans cet Etat au début du mois lors d’une manifestation tribale contre l’inclusion de la communauté non tribale des Meiteis dans la liste des tribus répertoriées. L’appel à manifester a été lancé par l’All Tribal Student Union Manipur (ATSUM).
En Inde, les tribus répertoriées sont officiellement désignées comme des groupes socio-économiques défavorisés. Elles bénéficient de places réservées dans les domaines de l’éducation et de l’emploi dans le but d’améliorer leurs conditions de vie.
Des milliers de personnes ont participé au rassemblement, au cours duquel des violences ont éclaté entre tribaux et non-tribaux.
Des écoles, des maisons, des églises, des véhicules et des biens publics ont été incendiés par des groupes de manifestants à travers l’Etat. Des photographies et des vidéos prises pendant les violences montrent des bâtiments incendiés, une épaisse fumée noire émanant des rues et des foules sur les routes.
Selon les autorités, plus de 230 personnes ont été blessées et environ 1.700 maisons ont été incendiées au cours des violences dans l’Etat du Manipur.
Les autorités ont imposé un couvre-feu pour contenir les violences. Plus de 100 colonnes de l’armée et des forces paramilitaires ont été déployées dans l’Etat pour rétablir la paix.
Les forces gouvernementales ont organisé des marches au drapeau, des opérations de domination de zone et des opérations de sauvetage pour déplacer des milliers de personnes vulnérables vers des camps de l’armée et des logements temporaires du gouvernement.