Entretien avec Mme Laila Boughattas, Présidente de l’Association Alissa en Italie et femme d’affaires

« L’immigré doit réaliser qu’il ne représente pas sa personne, mais plutôt son pays… et nous devons restaurer son image impeccable à l’étranger » ; disait la Présidente de l’Association Alissa en Italie et femme d’affaires, Mme Laila Boughattas, dans une interview à « La Voix des Deux Rives »
Leila Boughattas, femme d’affaires et militante de la société civile résidante en Italie, est considérée par de nombreux Tunisiens comme leur Mère Teresa.
La communauté tunisienne dans divers pays européens et dans d’autres capitales du monde est considérée comme la véritable richesse du pays et a toujours représenté un soutien important pour l’économie et la société tunisiennes.
Cela était évident dans un certain nombre de stations et de crises, dont la dernière était la pandémie du Covid19, et nous nous souvenons du grand don de nos citoyens à l’étranger pour aider les citoyens à la maison avec de l’argent, des médicaments et de l’oxygène.
Nous sommes fiers aussi d’un autre groupe d’hommes et de femmes d’affaires qui ont laissé leur empreinte à l’étranger. En plus d’un grand nombre de militants de la société civile qui n’ont jamais cessé d’apporter une assistance quotidienne aux Tunisiens bloqués à l’étranger.
Parmi celles-ci, nous avons choisi pour vous aujourd’hui une belle « success story » sculptée avec beaucoup de patience, de sérieux et d’amour pour ses compatriotes.
Mme Leila Boughattas, femme d’affaires et militante de la société civile résidante en Italie, est considérée par de nombreux Tunisiens comme leur Mère Teresa, car elle est la plus proche d’eux, les aidant, leur tenant la main dans leurs épreuves et les orientant vers la droite direction sans publicité ni lumières.
En effet, nous avons travaillé dur afin de la persuader de parler d’une partie de ses activités pour être une incitation Pour le reste des Tunisiens, et un exemple à suivre dans l’amour du don, l’amour du pays et l’odeur du pays.
Mme Laila pour ceux qui ne vous connaissent pas parmi nos lecteurs. Comment vous présentez-vous ?
Authentique citoyenne tunisienne originaire de Monastir, résidante à Bologne en Italie depuis 1990. Femme d’affaires et militante de la société civile. Nous étions ici à la belle ère de l’Europe et avons honoré notre pays.
Membre de la Coordination des Associations Tunisiennes en Italie Membre de la ligue des Associations en Italie.
Comment sont les conditions de notre communauté en Italie ?
La communauté tunisienne est l’une des communautés les plus importantes résidante en Italie, et représente ici le meilleur ambassadeur de notre pays. Elle est généralement respectée par les Italiens.
Ici le respect est mutuel le respect. Celui qui veut travailler dur sera récompensé pour son travail.
Vous êtes très active dans la société civile et vous présidez l’association Alissa. Pouvez-vous la présenter et parler de ses activités ?
En effet, en toute humilité, je me considère comme l’un des premiers militants de la société civile ici en Italie, où j’ai créé l’association « Al-Ikhaa » en 1994 avant qu’elle ne soit rebaptisée « Alissa » ici et à l’étranger en les aidant à s’intégrer dans la société italienne et dans le cycle économique, et tout le monde me connaît et connaît ma réactivité vis-à-vis les personnes dans le besoin. J’ai embauché de nombreux Tunisiens qui ont la priorité pour travailler dans mon organisation.
Dans l’association, vous apportez beaucoup d’aide aux Tunisiens en Italie et en Tunisie. Pourriez-vous nous en donner une idée ?
Le travail caritatif est au cœur de notre travail quotidien, ainsi qu’à l’occasion du Ramadan, où nous organisons des tables « d’iftar » pour les communautés tunisiennes et même arabes, et nous apportons également une aide en nature aux familles tunisiennes.
Notre travail comprend également une assistance logistique pour les Tunisiens dont les moyens de vie ici sont devenus difficiles, et on les aide à obtenir un emploi ou des papiers de résidence.
Dans l’association, nous avons eu l’honneur de sauver des nombreux cas des dangers imminents.
Comment évaluez-vous le travail consulaire tunisien en Italie ? Y a-t-il une communication entre vous ?
Ce que je sais de par mon expérience au sein de l’association, je considère que le travail consulaire tunisien ici à Gênes et dans toute l’Italie est bon et répond aux attentes et aux espoirs des Tunisiens.
En effet, nous sommes en contact quasi quotidien avec le consulat de Gênes afin de pallier les difficultés pour les demandeurs de services consulaires qui se rendent à l’association pour intervenir à leur place.
En effet, nous retrouvons toutes les réponses de la part de Monsieur le Consul et des divers collaborateurs, et c’est une occasion de les remercier.
Ils nous ont répondu lors de la journée des services consulaires, que nous organiserons le 7 mai dans la ville de Modène, qui sera une occasion importante pour notre communauté tunisienne d’exprimer directement leurs préoccupations et leurs problèmes.
Cependant, nous attendons avec impatience plus de coopération et de coordination au profit de notre communauté, d’autant plus que nous sommes les plus proches d’eux et que nous connaissons mieux leurs préoccupations.
Vous aidez des centaines d’immigrants illégaux de Tunisie. Pouvez-vous nous donner une idée de leur situation ?
Cette catégorie de la communauté est au cœur de notre activité et la plus bénéficiaire de nos services. Et ce n’est pas un secret que leur nombre est important et qu’ils sont répartis dans plusieurs villes italiennes, c’est pourquoi nous aidons les plus proches d’entre eux.
En plus de la coordination avec d’autres associations pour aider ceux que nous ne pouvons pas atteindre à cause de la distance.
En général, les conditions de ces personnes sont difficiles à tous égards, et l’Italie et l’Europe en général ne sont plus le paradis promis. La souffrance de l’individu dans sa patrie est bien moindre que sa souffrance dans les pays d’exil.
Un conseil à leur donner… ?
Mon premier conseil à leur donner est de préserver l’image irréprochable de la Tunisie et de ne pas la ternir par des actes inacceptables par la loi et les coutumes. Quant à mon deuxième conseil, c’est de redorer l’image du Tunisien travailleur et loyal, qui s’est malheureusement perdue à cause du comportement anormal d’un certain nombre d’entre eux. Si bien que les patrons ici se sont mis à préférer l’égyptien et le marocain et l’algérien au détriment du tunisien. C’est une vérité amère qu’il faut malheureusement dire. L’immigré doit réaliser qu’il ne représente pas sa personne, mais plutôt son pays.
Quelles sont vos prochaines activités ?
Nous sommes habitués à ce que nos activités soient secrètes.
Mais notre travail caritatif ne s’arrête pas, et celui qui frappe à notre porte parmi les nécessiteux ne sera pas déçu.
Nous avons également un concert caritatif le 13 mai, dont les profits iront aux nécessiteux de notre communauté.
Nos activités se concentreront également dans la période à venir sur la restauration de l’image irréprochable de la Tunisie ici à travers la sensibilisation et les manifestations culturelles.
Cela s’ajoute à l’aide en nature aux écoles et hôpitaux en Tunisie à chaque fois que l’occasion se présente, comme nous l’avons fait à maintes reprises auparavant, c’est notre devoir et mon devoir de femme d’affaires envers mon pays.
*Propos recueillis par Fethi Telili*