France/retraites-« Ce serait une folie de ne pas temporiser » – Berger

Laurent Berger a exhorté mardi Emmanuel Macron et le gouvernement à suspendre la mise en œuvre de la réforme des retraites afin d’œuvrer à un « compromis social » et d’apaiser les tensions en France, avant une dixième journée de mobilisation nationale à l’appel de l’intersyndicale.
« Il y a une profonde contestation. Ce serait une folie de la part de ceux qui nous gouvernent de ne pas prendre le temps de temporiser », a estimé le secrétaire général de la CFDT au micro de France Inter.
Laurent Berger a jugé qu’il serait « trop long dans ce moment de tension qui est le nôtre » d’attendre la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi sur les retraites, adopté sans vote le 16 mars dernier. Les « sages » doivent rendre leur verdict d’ici la mi-avril.
« Il faut qu’on rentre dans un processus de médiation. Il faut qu’on mette sur pause la mesure » de relèvement de l’âge légal de départ à 64 ans, a poursuivi le dirigeant syndical. « C’est un choix politique et social qu’il faut opérer. Il faut annoncer clairement qu’il n’y aura pas de mise en œuvre de cette réforme et qu’on privilégie une voie de discussion. »
Au lendemain d’une neuvième journée de manifestations marquée par de violents incidents, Emmanuel Macron a écarté vendredi l’hypothèse d’une « pause » dans la réforme tout en se disant « à la disposition de l’intersyndicale » pour « avancer sur des sujets » liés au travail, en dehors des retraites.
Laurent Berger, qui a confirmé s’être entretenu au téléphone la semaine dernière avec le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, a dit ne pas avoir encore connaissance d’une rencontre prochaine entre Emmanuel Macron, la Première ministre Elisabeth Borne et l’intersyndicale.
« On a entendu la Première ministre qui a dit: ‘je consulte les responsables de groupes parlementaires, puis les partis politiques et ensuite les partenaires sociaux’. C’est très bien on ira mais on discutera des retraites si rien n’a bougé d’ici là », a souligné Laurent Berger.
« Vous imaginez les organisations syndicales (…) qui n’abordent pas la question des retraites alors qu’il y a des millions de gens dans la rue ? »
Le secrétaire général de la CFDT a mis au défi Emmanuel Macron d’ouvrir une période de médiation et de concertation.
« Ma part c’est de dire : si on ne se met pas d’accord dans les six mois sur la question du travail et de l’équilibre des retraites, alors revenez aux 64 ans mais faites la place au compromis social. »