Opération policière en réaction aux attaques dans le nord-est du Brésil
Les forces de sécurité brésiliennes ont mené une opération vendredi contre des gangs criminels qui sèment la terreur depuis quatre nuits dans des dizaines de villes du nord-est du pays.
L’opération policière au cours de laquelle un suspect a été tué et 17 personnes ont été arrêtées a visé des membres de gangs dans trois villes, dont Natal, la capitale de l’Etat du Rio Grande do Norte.
Elle était destinée à mettre un terme aux incendies de véhicules et tirs sur des bâtiments publics commandités, selon les autorités, par des chefs de gangs emprisonnés qui entendaient ainsi protester face au transfert, en janvier dernier, de certains d’entre eux dans des prisons situées en dehors de l’Etat.
Selon les médias locaux, plus de 40 villes du Rio Grande do Norte ont été touchées par la vague de violence : incendie de voitures, camions, autobus et un centre de santé, et tirs d’armes automatiques sur des voitures de police, des entreprises et des bâtiments publics.
Le gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva a envoyé des centaines de policiers nationaux pour renforcer les forces de sécurité locales.
Les renforts atteindront le nombre de 500 d’ici samedi, a indiqué la gouverneure du Rio Grande do Norte, Fatima Bezerra. « On gagnera ce combat et tout reviendra à la normale », a-t-elle écrit sur Twitter.
Trois membres de gangs ont été tués et 97 ont été arrêtés depuis le début des violences mardi.
Le système pénitentiaire brésilien, surpeuplé, est connu pour ses défaillances en matière de sécurité et pour la corruption qui permet aux chefs de gangs de continuer à mener leurs activités derrière les barreaux.
Un organisme fédéral de prévention de la violence en prison fait état de conditions de détention particulièrement « inhumaines et dégradantes » dans les établissements pénitentiaires du Rio Grande do Norte, évoquant notamment des cas de torture et de nourriture avariée.
Des rebellions ou des affrontements entre membres de factions rivales ont déjà fait des dizaines de morts dans les prisons brésiliennes.