L’ancien porte-avions « Foch », contaminé à l’amiante, a été coulé dans l’Atlantique par la marine brésilienne

Cet ancien fleuron de l’armée française avait été vendu au Brésil, en 2000. En mauvais état, son naufrage avait été programmé par la marine.
C’est une décision critiquée par plusieurs organisations de défense de l’environnement. La marine brésilienne a annoncé vendredi 3 février avoir coulé dans l’océan Atlantique le porte-avions Foch, rempli d’amiante, de peintures et autres déchets toxiques. Cet ancien fleuron de l’armée française avait été vendu au Brésil, en 2000.
La marine brésilienne avait estimé mercredi ne pas avoir d’autre choix que de couler la navire, vu l’état très dégradé de cette vieille coque de 266 mètres de long. Le « naufrage planifié et contrôlé s’est produit en fin d’après-midi » vendredi, à quelque 350 km des côtes brésiliennes, dans une zone d’une « profondeur approximative de 5 000 mètres », détaille-t-elle.
Un « colis toxique de 30 000 tonnes »
Le ministère public fédéral du Brésil, qui a tenté d’arrêter l’opération en multipliant les recours devant les tribunaux, a alerté sur les conséquences environnementales de cette opération, soulignant que le porte-avions « contient actuellement 9,6 tonnes d’amiante, une substance au potentiel toxique et cancérigène, ainsi que 644 tonnes d’encres et d’autres matières dangereuses ».
Même son de cloche du côté des ONG environnementales. L’association Robin des Bois a qualifié le porte-avions de « colis toxique de 30 000 tonnes ». Greenpeace, Sea Shepherd et Basel Action Network ont dénoncé « une violation de trois traités internationaux » sur l’environnement. Ce naufrage causera des dommages « incalculables », avec « des impacts sur la vie marine et les communautés côtières », décrient-elles.