La Belgique prolonge de dix ans la vie de deux réacteurs nucléaires

Engie et le gouvernement belge sont – enfin – parvenus à un accord ce lundi. La Belgique avait prévu, dès 2003, une sortie progressive du nucléaire pour 2025. En juillet dernier, pourtant, en plein cœur de la crise énergétique dans laquelle l’Europe a été plongée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement belge a décidé de changer son fusil d’épaule. Et de prolonger deux centrales – Doel 4 et Tihange 3 – de dix ans, jusqu’en 2035, donc. Sauf qu’une telle décision est lourde de conséquences pour l’opérateur des centrales. Et, en Belgique, il s’agit d’Engie. L’énergéticien s’est retrouvé en position de force pour mener les négociations. Elles ont été longues. Mais viennent enfin d’aboutir.
Les deux centrales, qui représentent une capacité de production de 2 GW, vont effectivement être prolongées de dix ans puisqu’un accord a été signé entre Engie et le gouvernement fédéral belge, selon un communiqué du géant français. Une structure juridique dédiée va être créée, avec l’État belge et Engie à parité à son capital, pour être propriétaire des deux centrales. Surtout, et c’était la demande expresse d’Engie, un plafonnement des coûts futurs liés au traitement des déchets nucléaires sera défini dans les prochaines semaines. Enfin, un ensemble de garanties permettant d’assurer la bonne exécution des engagements de l’opérateur nucléaire sont déterminées.
La Belgique avait prévu de remplacer son électricité nucléaire par des centrales à gaz, provenant notamment de Russie. L’arrêt des livraisons de gaz russe a mis un coup d’arrêt d’au moins dix ans à ce programme.