Accusé de terrorisme par Israel : l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri est expulsé vers la France

Expulsé d’Israël, l’avocat ftanco-palestinien, est arrivéhier, dimanche 18 décembre 2022, en fin de matinée à Paris.
Soupçonné d’avoir des liens avec une organisation jugée terroriste, il était détenu sans accusation formelle dans des prisons israéliennes
depuis le mois de mars dernier.
Arrivant à l’aéroport de Roissy, le jeune avocat s’est exprimé avec beaucoup d’émotion ; «J’ai changé d’endroit mais le combat continue»,
a-t-il déclaré. «Aujourd’hui, je sens que j’ai une responsabilité énorme pour ma cause et mon peuple. On ne lâche pas la Palestine.
Notre droit c’est de résister», a-t-il ajouté. «Aujourd’hui, je suis arraché de ma patrie brutalement par cette force occupante, qui
continue ce nettoyage ethnique depuis 1948″, a-t-il dit avant de souligner que «ce n’est pas parce que l’Etat d’Israël m’a expulsé
qu’on ne va pas revenir».
En effet, Hamrouni a été expulsé «vers la France à la suite de la décision de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked de lui retirer
son statut de résident», avait indiqué le ministère israélien de l’Intérieur.
Pour sa part, la France a condamné cette expulsion, la jugeant «contraire au droit». «Nous condamnons aujourd’hui la décision des
autorités israéliennes, contraire au droit, d’expulser M. Salah Hamouri vers la France», a indiqué dans un communiqué le ministère
français des Affaires étrangères.
«Depuis sa dernière arrestation, la France s’est pleinement mobilisée, y compris au plus haut niveau de l’Etat, pour faire en sorte que les
droits de M. Salah Hamouri soient respectés, qu’il bénéficie de toutes les voies de recours et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né, réside et souhaite vivre», rappelle le Quai d’Orsay. «La France a également engagé de multiples démarches auprès
des autorités israéliennes pour manifester de la manière la plus claire son opposition à cette expulsion d’un résident palestinien de Jérusalem-Est, territoire occupé au sens de la quatrième convention de Genève», ajoute le communiqué.
Pour leur part, Amnesty International et des ONG françaises ont déclaré dimanche que : «Cette expulsion est une manœuvre visant à
entraver le travail de Salah Hamouri en faveur des droits humains, mais aussi l’expression de l’objectif politique à long terme des
autorités israéliennes, qui est de diminuer l’importance de la population palestinienne à Jérusalem-Est».Il est à noter que Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d’un permis de résidence, que les autorités israéliennes ont révoqué, ce qu’il conteste.