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Où se positionne la Tunisie, dans un monde qui se remodèle ?

 

 

 

 

 

 

La date du 21 février 2021, jour où les forces russes ont envahi l’Ukraine, nous mène à se rappeler d’une autre date similaire, c’est bel et bien la date du 28 juin 1914, jour où la Première Guerre mondiale a éclaté. Mais pas uniquement cette date, car ça correspond également à une autre, qui est la date du 1er septembre, jour du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Certainement, ce sont toutes des dates qui ont façonné à nouveau l’ordre mondial. Cependant, la différence entre l’histoire de la première et la seconde guerre mondiale et l’histoire de l’agression russe contre l’Ukraine est que le monde a commencé à s’arranger rapidement, et ce depuis les premiers mois de la troisième guerre mondiale, selon de nombreux observateurs et experts. Réellement, cette guerre n’est pas considérée comme un simple conflit entre deux pays, car elle a divisé le monde en trois divisions ou alliances :
*La première étant une alliance soutenant l’agression russe contre l’Ukraine, et les pays qui lui sont affiliés ont clairement et ouvertement exprimé leur position à ce sujet. En effet, ils sont en train d’aider la Russie avec des combattants et du matériel, mis à part son aide à vaincre les sanctions euro-américaines qui lui sont imposées. Parmi les pays les plus importants, on retrouve l’Iran, la Chine, l’Inde, la Syrie, et de façon moins importante ; il y’a l’Algérie et certains pays du Golfe et un certain nombre de pays africains.
*La deuxième alliance est celle des pays qui ont rejeté l’agression russe contre l’Ukraine, et qui l’ont exprimée explicitement, et ce depuis le premier jour. Ils ont annoncé leur soutien et leur assistance aux forces ukrainiennes non seulement avec des armes et de la logistique, mais aussi en imposant davantage des sanctions économiques à la Russie et en la boycottant commercialement. Ces pays sont représentés par les États-Unis d’Amérique et la plupart des pays européens.
*Quant à la troisième alliance, elle concerne les pays qui pratiquent une politique de neutralité et qui n’ont divulgué aucune position concernant cette guerre, tenant ainsi le milieu, en attendant la fin de la guerre pour décider vers quelle alliance ils doivent se diriger.
Ce sont des pays qui n’ont pas d’intérêts fixes avec l’Europe et l’Amérique, dont la Tunisie et certains pays du Golfe et d’Afrique qui sont encore semi-coloniaux avec l’Amérique, ainsi que des pays d’Asie comme le Pakistan et le Japon. Ces différentes alliances cherchent à tirer parti de la guerre russo-ukrainienne et à éviter au maximum ses répercussions, raison pour laquelle nous constatons que la gestion de cette guerre n’est pas menée individuellement par les pays, mais plutôt sous forme d’alliances déjà évoquées.
Neutralité interdite Dans un passé pas très lointain, les pays non alignés, qui représentaient la neutralité, avaient leur poids politique et leur influence dans le cours des événements mondiaux. Pour sa part, la Tunisie pratiquait cette politique de neutralité en tant que membre influent des pays non alignés. Cependant, cela n’est plus possible depuis que le président américain George Bush Jr. a prononcé son célèbre discours lors du bombardement du centre du commerce mondial « World Trade Center » et a exprimé sa volonté d’envahir l’Afghanistan et de déclencher la guerre contre le terrorisme. « Celui qui n’est pas avec nous est contre nous »
; ces mots figurent comme une nouvelle théorie qui a renversé les pays non alignés et la diplomatie neutre à jamais. En revanche, notre pays a poursuivi dans cette politique mais ne l’a pas développée, ce qui a plongé la diplomatie tunisienne dans un profond sommeil pendant plus de deux décennies, entrant dans le stade de la mort clinique depuis 2011. Des tentatives inexpliquées ont été enregistrées de 2012 jusqu’à 2014 pour ramener le pays en axes régionaux étroits ce qui n’était pas en faveur du pays mais l’a plutôt impacté négativement. Pour conclure, la Tunisie a piteusement échoué à profiter de sa position en tant que créatrice du printemps arabe et le point de départ de la transition démocratique arabe. En effet, elle est restée enfermée dans sa diplomatie négative, qui n’est plus valable après la guerre russo-ukrainienne, au moment où les pays ont déjà tranché et se précipitent aujourd’hui pour rejoindre l’un des deux alliés. Ce qui devrait être…

 

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