20,5 % seulement des aides françaises au développement en 2019 pour le monde francophone

Selon les dernières données disponibles auprès de la Commission européenne et de l’OCDE, après détermination de la contribution nette de la France au budget de l’Union européenne (UE) et après imputation des aides multilatérales pour les pays situés en dehors de l’UE, le monde francophone ne bénéficie que d’une partie très minoritaire des aides publiques françaises au développement, face à une Union européenne qui se taille constamment la part du lion.
Contraire aux intérêts de la France et traduisant un manque de pragmatisme, d’intelligence stratégique et de vision à long terme, les récentes augmentations annoncées ne changent pratiquement rien à la donne, car accompagnées d’une forte hausse parallèle de la contribution nette de la France au budget de l’Union européenne, notamment du fait du Brexit.
La part du monde francophone dans les aides publiques françaises au développement peut être estimée à environ 20,5 % en 2019, soit un montant d’environ 3,8 milliards d’euros. Un niveau se situant loin derrière celui de l’UE, dont la part s’est établie à 41,4 % (ou 7,7 Mds d’euros), et essentiellement au bénéfice des 13 pays de sa partie orientale et de leurs 114 millions d’habitants seulement, début 2019.
Il convient de rappeler que les aides françaises au développement ne constituent pas les seuls flux financiers en provenance de France, puisque doivent être également pris en compte les flux en provenance des diasporas francophones vivant dans l’Hexagone, ainsi que les investissements réalisés par les entreprises françaises dans les pays francophones.
Toutefois, et à l’exception du Maroc et de la Tunisie, qui comptent une importante diaspora en France et accueillent de nombreuses entreprises tricolores qui y ont créé des dizaines de milliers d’emplois, directs et indirects, et paient de nombreux impôts, sous différentes formes, la prise en compte de ces flux supplémentaires ne change rien au fait que les transferts reçus par les pays francophones demeurent très en deçà de ceux reçus, par habitant, par chacun des 13 pays d’Europe orientale membres de l’UE, et qui comptent d’ailleurs également des ressortissants en France et reçoivent divers investissements français).