Ses mémoires le condamnent, Habib Essid « rugie » après avoir été lâche

Écrit par Nizar Jalidi
On ne parle plus aujourd’hui en Tunisie, ni même ailleurs, que des mémoires de l’ancien premier ministre et conseiller du défunt président Béji Caïd Essebsi, qu’il a publiées après son départ de la vie politique et des structures de l’État où il a passé plus de trente ans.
Ces mémos sont à l’opposé de ce que leur auteur attendait, ou de l’objectif même d’une mémoire, ses dires ne l’ont ni honoré ni disculpé, mais bien au contraire elle le condamne à plusieurs reprises et sur plusieurs sujets, certains de ses aveux nécessite même un suivi juridique car ils sont survenus quand il était ministre de l’intérieur, chef de gouvernement ou conseiller présidentiel, et comme il est connu de tous en droit international ou en droit tunisien, celui qui ne déclare pas un crime est considéré comme associé.
Peut être par obligation ou par omission volontaire, L’ancien Premier ministre Habib Essid est resté silencieux trop longtemps face aux agissements évoqués dans ses mémoires, dont le plus important est peut-être l’amnistie législative générale qui a été décrétée le 28 janvier 2011 par une décision du Premier ministre Mohamed Ghannouchi et sous la pression des Frères musulmans avant même la création de leur parti politique.
C’est ce même conseil qui a obligé le président par intérim, Fouad Mebazaa, à signer six décrets pour suspendre des juges chargés de dossier de lutte contre le terrorisme. Il s’agit d’un piètre plan visant à frapper la crédibilité de la justice tunisienne à travers ce groupe de juges pour justifier l’amnistie législative générale pour tous les terroristes et ensuite « modeler » la justice au profit des agendas politiques plus tard.
Cela a été assuré par le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, qui a commis le plus grand massacre de l’histoire juridique tunisienne, en limogeant 82 juges.
M. Habib Essid, bien qu’il n’était pas au pouvoir à l’époque, a pu être témoin des atrocités lors de sa mission comme ministre de l’Intérieur ou président du Gouvernement, mais il a préféré se taire et ne pas bouger le petit doigt. Il aurait pu ouvrir ce dossier, dénoncer les responsables et rendre à chacun des juges qui se préparaient à ce temps là à juger les terroristes, dignité et considération.
Il est certain que ESSID était trop lâche pour « rugir ».
Le héros national, comme le nomment certains médias aujourd’hui, après avoir rédigé ses mémoires, évoque-t-il ces victimes, citant par exemple :
* Honorable Juge Mahrez Hammami, le juge qui a dirigé le département spécialisé dans le terrorisme, et que ses réalisations précèdent le nom.
* Se souvient-il du juge d’instruction qui était chargé d’enquêter sur le cas de Ziad Souidan ?
* et se rappelle-t-il aujourd’hui le juge et expert international Lotfi Rouessi, qui vit en cachette ?
* Le regretté juge Elmanoubi Ben Hmidan, qui n’a pas pu survivre à son chagrin et qui reste comme un point noir dans les aveux de Essid et une honte pour tous ceux qui n’ont rien fait pour rendre justice à ce juge.
Hbib Essid a le droit d’écrire ses mémoires comme il le désir, mais il n’a pas le droit de bleffer les tunisiens en se présentant comme un simple témoin de l’ère de la désolation parce qu’il était un décideur et qu’il pouvait réouvrir les dossiers et renvoyer en prison les 1 200 terroristes libérés grâce à l’amnistie législative générale, ou Au moins, les juger à nouveau.
Aujourd’hui, toute déclaration de la part de Essid perd de sa valeur, comme le courage en temps de paix. Le récit de l’expiration du délai du devoir de réserve, qui est invoqué, n’a aucun sens face à l’intérêt de la sécurité nationale, aux secrets dangereux et aux décisions destructrices.
Enfin, nous avons un proverbe tunisien et arabe qui dit « battre les morts est interdit », et nous disons « battre les morts est lâche », Si Habib.