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Les Frères Musulmans tunisiens dérobent le travail diplomatique et leur cheikh pervertit le parlement

Depuis que le chef du Mouvement Ennahda (branche des Frères musulmans en Tunisie) a pris la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple, il s’est entouré de conseillers de son parti et a nommé son proche Habib Khedher comme directeur de son bureau et lui a accordé les privilèges d’un ministre.

Ghannouchi, en violation flagrante du travail parlementaire, recevait aussi des ambassadeurs dans son bureau, une fois au nom du président de l’assemblée et une fois au nom du chef du mouvement.

La dernière hérésie que le président de la Chambre des représentants a inventée est son invention d’un terme étrange et erroné, celui de diplomatie parlementaire, au mépris flagrant de la diplomatie officielle représentée par le chef de l’État et son ministre des Affaires étrangères.

Le communiqué du bureau de la Chambre des représentants du peuple publié le jeudi 7 mai 2020, a utilisé un nouveau terme dans la littérature du parlement, qui est « la diplomatie parlementaire » lorsque son président a passé en revue ses activités extérieures, considérant que ses contacts étrangers relèvent de l’œuvre. de la diplomatie parlementaire.

J’ai passé en revue les textes juridiques réglementant le travail du conseil, ainsi que la constitution tunisienne et le système interne du conseil, mais je n’ai trouvé aucune base légale à ce terme hybride.

Les dispositions de la Constitution sont totalement dépourvues de toute limitation de la compétence du Président du Conseil, et un chapitre complet « Chapitre trois » règle le travail de l’autorité législative, son début est le chapitre cinquante et sa fin est le chapitre soixante-dix, et tous sont loin d’assigner une mission diplomatique au Conseil, à son bureau ou à son président.

Au contraire, la compétence diplomatique dans la constitution est confiée au Président de la République, comme le précise l’article 77: « Le Président de la République représente l’État et est chargée de définir les politiques publiques dans les domaines de la défense, des relations extérieures et de la sécurité nationale liées à la protection de l’État et du territoire national contre les menaces intérieures et extérieures, après avis du Premier ministre ».

La phrase de ce texte est explicite et fait de la compétence de représentation de l’État, y compris les relations diplomatiques, une compétence absolue pour le Président de la République, et il suffit de consulter le Premier ministre.

Il n’y a pas de diplomatie parlementaire si les dispositions de la constitution sont appliquées, ni au président du conseil, ni à ses adjoints, ni au bureau du conseil.

Bien que le système interne ne puisse pas donner au conseil plus que ce que la constitution lui accorde, l’examen de ses dispositions permet de conclure qu’il n’y a pas de diplomatie parlementaire dans la juridiction du conseil et que son président n’a aucun rôle à jouer à cet égard.

Il n’y a rien dans les diverses dispositions de la loi qui justifie le recours à la diplomatie parlementaire qui figure aujourd’hui dans le communiqué du bureau du Conseil, autre que ce que nous avons évoqué plus haut de la volonté débridée des Frères musulmans de voler le travail diplomatique en Tunisie.

Le Président de l’Assemblée tunisienne des représentants du peuple doit revenir sur cette intrusion et se rendre compte qu’il est le Président du Parlement tunisien, qui est complètement différent de l’organisation qu’il préside. Car ce qu’il a fait est un coup porté à l’unité du l’État, et je ne pense pas que les représentants en Tunisie se taisent là-dessus.

Rédigé par Nizar Jlidi: Ecrivain et analyste politique

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