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Terrorisme: Portrait de l’assaillant tunisien, auteur de l’attaque de Rambouillet

Les enquêteurs français se sont penchés sur le parcours de l’assaillant, auteur du crime de Rambouillet, un Tunisien inconnu des services de renseignement, mais dont l’attaque répond aux mots d’ordre jihadistes.

Né en Tunisie le 3 octobre 1984, le suspect était arrivé en France en 2009. Il est resté en situation irrégulière pendant environ dix ans, « il avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié, puis d’une carte de séjour en décembre 2020, valable jusqu’en décembre 2021 », a précisé le parquet national antiterroriste. Il travaillait en tant que chauffeur-livreur.

Sur sa page Facebook, le suspect écrit être originaire de Msaken, sur la côte est de la Tunisie. Il vivait dernièrement à Rambouillet, située dans les Yvelines, au sud-ouest de Paris.

Selon une source proche, l’auteur des faits avait été hébergé à Thiais (Val-de-Marne). Il logeait aussi chez son père.

L’étude de son profil Facebook révèle que, jusqu’en 2020, ses publications publics sont presque exclusivement consacrées à la défense de la communauté musulmane et à la lutte contre l’islamophobie. Mais à partir d’avril 2020, au moment du confinement, il ne publie plus que des prières pieuses et des versets coraniques.

En octobre 2020, quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie par un jeune islamiste de 18 ans d’origine tchétchène, l’homme change sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée « Respectez Mohamed prophète de Dieu ».

De premières constatations sur son téléphone portable laissent penser qu’il aurait consulté une vidéo de type jihadiste, mais une expertise est toujours en cours.

Des sources proches de l’enquête affirment que l’assaillant est arrivé devant le commissariat vers 14h15. Moins de 15 minutes plus tard, lorsqu’il a attaqué l’agente administrative dans l’entrée du commissariat de Rambouillet, il aurait crié « Allah Akbar », selon des témoins.

L’homme a apparemment repéré celle-ci, qui était en civil, et l’a attaquée alors qu’elle rentrait à nouveau dans le commissariat, selon ces mêmes sources. Il est entré derrière la fonctionnaire avant de la poignarder avec un couteau de cuisine. Un brigadier de police a ensuite ouvert le feu sur lui à deux reprises.

L’assaillant était jusque-là inconnu des services de renseignement et de la justice français, ainsi que des services tunisiens.

Son seul antécédent en France était une contravention en lien avec la conduite de son scooter.

Vendredi en fin d’après-midi, trois personnes de son entourage ont été placées en garde à vue, une pratique systématique de l’antiterrorisme après chaque attentat qui n’entraîne pas nécessairement de poursuites.

Il s’agit de son père, interpellé à Rambouillet, et de deux personnes ayant pu héberger l’assaillant, notamment à Thiais.

L’enquête, ouverte par le parquet national antiterroriste pour « assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste », doit également déterminer si l’assaillant a bénéficié d’un soutien, matériel ou idéologique.

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