Facebook retire les comptes du groupe américain d’extrême droite Patriot Prayer de sa plateforme
Facebook a indiqué hier vendredi 04 septembre avoir retiré, sur sa plateforme et sur Instagram, les comptes du groupe américain d’extrême droite Patriot Prayer, impliqué dans des violences à Portland depuis des semaines.
Mi-août, le géant des réseaux sociaux a ainsi banni ou imposé des restrictions à des milliers de comptes d’extrême droite, notamment liés à la mouvance « QAnon », un ensemble de théories conspirationnistes propagées principalement par des partisans de Donald Trump. « Nous avons vu croître des mouvements qui, même s’ils n’organisent pas directement de violences, célèbrent des actes violents, montrent qu’ils ont des armes et suggèrent qu’ils vont les utiliser, ou ont des fans susceptibles de comportements violents », avait expliqué le groupe californien dans un communiqué.
La mobilisation des militants antiracisme et de groupes extrémistes laisse craindre une explosion des violences à l’approche de l’élection présidentielle, dans un pays profondément divisé, en récession et en difficulté face à la pandémie de coronavirus.
Des militants d’extrême gauche s’opposent régulièrement aux forces de l’ordre depuis plus de trois mois. « L’extrême droite exploite le climat politique extrêmement conflictuel, qui est devenu encore plus incertain à cause de la pandémie et des manifestations pour la justice raciale », estime dans un rapport le Southern Poverty Law Center (SPLC), qui surveille notamment les groupes extrémistes, en jugeant « bien réel » le risque de violences politiques avant les élections.
Face à l’extrême droite se trouve une coalition encore plus hétéroclite que le président Trump regroupe sous le mot-tiroir « antifa » (pour antifaciste) et accuse d’être des « agitateurs, des anarchistes ou des émeutiers ».
En son sein, « il y a de simples voyous qui aiment se battre et des gens qui veulent vraiment lutter contre les suprémacistes blancs », juge Daniel Byman de la Brookings Institution. Et, selon lui, ils sont « encore moins organisés » que leurs adversaires, ce qui augmente le risque de débordements.