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Les enjeux de la deuxième visite d’Emmanuel Macron au Liban

Le président français Emmanuel Macron est arrivé à Beyrouth ce lundi soir, pour la seconde fois en moins d’un mois au Liban. Il a dans la foulée appelé à la mise en place d’un « gouvernement de mission » au « plus vite » alors que le pays est confronté à une profonde crise politique et économique depuis plusieurs mois. « J’ai vu qu’un processus s’était enclenché ces dernières heures qui a permis de faire émerger une figure en tant que Premier ministre. Il ne m’appartient ni de l’approuver ni de l’adouber (…) mais de m’assurer que c’est bien un gouvernement de mission qui sera formé au plus vite pour mettre en oeuvre les réformes », a déclaré Emmanuel Macron à l’aéroport de Beyrouth.

Le chef de l’Etat a fait un pari risqué en misant sur une nouvelle ère politique dans ce pays, après la gigantesque explosion du 4 août, afin de le sortir de la crise. Les images de sa première visite, deux jours après la catastrophe qui a dévasté des quartiers entiers de Beyrouth, ont fait le tour du monde : le chef de l’Etat, acclamé par des habitants en colère contre leurs dirigeants, appelait à un « ordre politique nouveau » et à des réformes d’urgence pour conjurer les vieux démons libanais.

Déambulant dans la capitale, sous les cris de « Vive la France », il promettait lors de sa première visite de revenir « faire un point d’étape » sur les progrès accomplis le 1er septembre, le jour même où sera commémoré le centenaire de la création du Grand-Liban, acte fondateur du Liban moderne, alors sous mandat français. Emmanuel Macron, qui avait déjà aidé en 2017 le Premier ministre libanais Saad Hariri à sortir d’Arabie saoudite où il était « retenu », s’inscrivait là dans une relation traditionnelle très forte entre la France et le Liban.

Trois semaines plus tard, cette visite historique semblait toutefois loin même si le pays, déjà meurtri par une crise économique et sociale sans précédent, reste sous le coup de l’explosion qui a soufflé le port et fait environ 180 morts. « Il va revenir constater les non-progrès. C’est un risque politique car il a engagé sa parole, la parole de la France », relève Joseph Bahout, directeur de l’Institut Fares de Politiques publiques et d’Affaires internationales à Beyrouth. La classe politique libanaise, dont les Libanais dénoncent à l’envi l’incurie et la corruption, semble restée sourde à ses injonctions et son mot d’ordre, « pas d’aide financière internationale sans réformes ».

Seul signe notable, des consultations parlementaires se sont tenues ce lundi, quelques heures avant le retour du président français à Beyrouth, pour désigner un nouveau Premier ministre, le gouvernement de Hassan Diab ayant démissionné à la suite de l’explosion. Et c’est Moustapha Adib qui a été nommé Premier ministre ce lundi. 

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