Le Gouvernement d’union nationale et le Parlement de Tobrouk, les deux autorités rivales dans le pays annoncent un cessez-le-feu et une organisation d’élections.
Dans deux communiqués distincts les deux factions qui se disputent le pouvoir ont annoncé une interruption des combats, ainsi que l’organisation d’élections dans le pays.
Fayez al-Sarraj, le chef du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et reconnu par les Nations unies, a ordonné un cessez-le-feu immédiat. Il a également appellé sur les réseaux sociaux à la tenue d’« élections présidentielles et parlementaires en mars prochain ».
Aguila Saleh, le président du « Parlement de l’Est », à Tobrouk, a annoncé des élections, mais sans avancer de date, tout en appelant « toutes les parties » à observer « un cessez-le-feu immédiat et l’arrêt de tous les combats sur le territoire libyen ». Aguilah Saleh avec une partie des parlementaires soutient l’homme fort du clan de l’Est, le maréchal Haftar, dont la signature n’apparaît étonnement pas sur le communiqué.
C’est une lueur d’espoir qui peut déboucher sur des bribes utiles, qui sont importantes. Par exemple, la marginalisation du maréchal Haftar. C’est un acteur qui est devenu synonyme d’une attaque plutôt brutale qui a échoué. Donc non seulement 7000 Libyens, dont 700 civils, sont morts du fait de cette offensive ratée, soutenue diplomatiquement par la France. Il est en train de perdre de son importance.
Plusieurs pays se sont réjouis de la nouvelle. Aussitôt après la diffusion des communiqués, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays avait envisagé de déployer des troupes en Libye, s’est félicité de l’annonce des autorités rivales.
Le président égyptien ajoute que « cette décision est une étape importante sur la voie d’un règlement politique et du rétablissement de la stabilité » du pays. Côté français, c’est une « étape positive », mais « qui doit se matérialiser sur le terrain ».
Une « entente » qui est également la bienvenue pour les Nations unies, alors que l’internationalisation croissante du conflit faisait craindre un redoublement de l’intensité des combats dans le pays. La Ligue arabe a d’ailleurs souhaité un « accord global » qui mettrait fin à la présence des « mercenaires et des forces étrangères en Libye », une référence évidemment à la présence de militaires turcs et de mercenaires aux côtés du GNA, mais également de mercenaires soudanais et russes dans l’est du pays sur la base de Jouffra notamment, qui, bien que leur présence n’ait pas été reconnue par Moscou, servent les intérêts du Kremlin.