Suite à l’accord signé en novembre dernier entre la Turquie et le gouvernement d’accord national (GNA) basé à Tripoli et dirigé par Fayez Sarraj et dans le cadre de cet accord de sécurité et de coopération économique, le pays présidé par Erdogan a intensifié sa présence en Libye, en envoyant des centaines de mercenaires et des dizaines d’envois de matériel militaire.
Dans ce scénario complexe, le ministre de la défense du Qatar, Khalid bin Mohamed Al Attiyah, et son homologue turc, Hulusi Akar, se sont rendus à la capitale libyenne, Tripoli, « sans prévenir ».
Les deux ministres rencontreront plusieurs responsables du gouvernement d’accord national, selon les médias locaux, qui ont souligné que les détenteurs du portefeuille de la défense négocieront l’équipement final de la nouvelle base navale de Khums, qui est située entre Misrata et Tripoli. Selon le journal Al Ain, « l’un des objectifs de cette visite est d’organiser un nouveau scénario militaire et politique. Ces discussions comprendront également, selon ce média, un dossier visant à développer la base aérienne d’Uqba bin Nafi, dans la région d’Al Watiya et à la doter d’équipements militaires avancés.
La Libye est une guerre entre l’armée nationale libyenne (LNA) et le gouvernement d’accord national (GNA). Haftar est soutenu par la Jordanie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, le Soudan, la Russie et la France ; tandis que le gouvernement de Tripoli, soutenu par les Frères musulmans et reconnu internationalement par les Nations Unies ou l’Italie, reçoit une aide militaire de la Turquie et du Qatar.
Les dirigeants de la Russie, de la Turquie, de l’Allemagne, de l’Italie et de la France, entre autres pays impliqués dans la poudrière libyenne, se sont rencontrés en janvier dernier à Berlin et ont convenu de mettre fin à l’ingérence militaire et politique des puissances étrangères dans ce pays d’Afrique du Nord. Ankara est allée à l’encontre de cette décision et a continué à envoyer du matériel militaire, ainsi que des mercenaires de différentes nationalités pour gonfler les rangs du GNA. Jusqu’à présent, le pays du Bosphore a transféré plus de 20 000 mercenaires syriens en Libye, en plus de 10 000 personnes d’autres nationalités, selon Rami Abdul Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
D’autre part, l’armée nationale libyenne a annoncé lundi qu’elle avait surveillé le déploiement d’un système de défense aérienne par la Turquie dans de nombreuses zones de l’ouest du pays, notamment dans la base d’Al-Wattiya, qui était contrôlée par des mercenaires turcs