France : Des centaines de migrants de retour dans le nord de Paris après l’évacuation du camp d’Aubervilliers
Entre 300 et 400 personnes migrantes vivent sous le pont de l’autoroute A1 à Saint-Denis dans des conditions totalement indignes, quinze jours seulement après l’évacuation du camp d’Aubervilliers. Les associations dénoncent une situation absurde où les évacuations et réinstallations se succèdent sans solution pérenne.
Lors de l’évacuation du campement d’Aubervilliers le 29 juillet dernier, Pierre Henry, le directeur général de France Terre d’Asile, s’était dit « On se revoit en septembre », certain que le campement allait se reformer en quelques semaines.
Il n’aura pas fallu attendre aussi longtemps. Moins de quinze jours après l’évacuation des quelque 1 500 personnes qui vivaient dans le camp, « entre 300 et 400 » personnes ont trouvé refuge sous le pont de l’autoroute A1 à Saint-Denis. Il s’agit d’hommes seuls, majoritairement originaires d’Afghanistan.
Parmi eux, certains « ont raté l’évacuation d’Aubervilliers, d’autres avaient un rendez-vous administratif ce jour-là et n’ont pas pu être présents », affirme Maël, un membre de l’association Utopia 56 qui n’a pas souhaité que son nom de famille soit rendu public. Parmi ces centaines d’exilés, il y a aussi des nouveaux arrivants qui n’ont trouvé que cet endroit insalubre pour se poser.
Pierre Henry met d’ailleurs en garde contre cette stratégie de harcèlement et de non-hébergement des personnes migrantes : « La rue, c’est l’école de la folie tout autant que de l’indignité ».