Coronavirus : indicateurs qui prouvent le regain de l’épidémie en France
Selon le dernier rapport hebdomadaire de Santé publique la France n’en a pas fini avec le coronavirus.
La circulation du virus « est en augmentation pour la troisième semaine consécutive », pointe Santé publique France dans son rapport hebdomadaire publié jeudi 23 juillet 2020. « Cette augmentation concerne désormais toutes les tranches d’âge », insiste l’agence sanitaire, qui s’appuie sur plusieurs indicateurs pour étayer ce regain de l’épidémie.
Entre le 13 et le 19 juillet, le taux de consultation pour une infection respiratoire aiguë a augmenté pour la troisième semaine consécutive et le nombre de consultations auprès de SOS médecins, pour suspicion de Covid-19, a lui aussi augmenté, pour la quatrième semaine de suite. Particulièrement en Bretagne, avec un bond de 88 % par rapport à la semaine précédente.
Le taux d’actes médicaux hebdomadaires pour suspicion de Covid-19 auprès de SOS médecins, du 13 au 19 juillet 2020.
Le taux d’actes médicaux hebdomadaires pour suspicion de Covid-19 auprès de SOS médecins, du 13 au 19 juillet 2020.
À l’hôpital, les passages aux urgences pour suspicion de coronavirus ont augmenté de 26 % en une semaine. Et le nombre hebdomadaire de nouvelles admissions en réanimation a repris sa hausse (83 contre 78) pour la deuxième semaine consécutive.
Cas positifs en augmentation
3 589 cas de Covid-19 ont été enregistrés la semaine dernière en France, soit une hausse de 27 % par rapport aux sept jours précédents, selon Santé publique France. En Mayenne, le nombre de cas confirmés est passé de 171 à 221 en l’espace d’une semaine.
Le nombre de tests progresse également mais ne suffit à expliquer l’augmentation des cas positifs. « L’augmentation des nouveaux cas positifs est depuis deux semaines supérieure à l’augmentation des nombres de patients testés », selon l’agence sanitaire.
Plus de la moitié des cas positifs (54 %) recensés entre le 13 et le 19 juillet concernaient des patients asymptomatiques, susceptibles d’avoir transmis le virus sans le savoir avant d’être testés.
Le nombre de patients testés pour lesquels les symptômes sont apparus tardivement est, par ailleurs, en hausse d’une semaine à l’autre.
Au 22 juillet 2020, 122 clusters de Covid-19 (cas groupés) font l’objet d’investigations, pour tenter de remonter et briser les chaînes de contamination. Près d’un quart (27, soit 22 %) sont situés dans l’Ouest, dont cinq dans le Finistère et la Mayenne, où deux clusters ont diffusé dans la communauté, dont un apparu le 22 juillet.
36 % des clusters à l’étude concernent des entreprises, 19 % des foyers familiaux élargis et 15 % sont nés lors de rassemblement publics ou privés, ce qui fait dire à Santé publique France que « les messages de prévention doivent être rappelés dans un contexte de congés d’été qui peut favoriser les situations à risque de contamination, notamment dans le cadre d’événements et de regroupements familiaux ou amicaux, voire festifs ».
1,29. Le nombre de personne contaminée par un patient était supérieur à 1 entre le 13 et le 19 juillet 2020, ce qui signifie que l’épidémie progresse. La région où le taux de reproduction est le plus élevé est la Bretagne (1,87) et seules trois régions – Normandie, Centre-Val-de-Loire, Bourgogne-France-Comté – présentent un taux de reproduction inférieur à 1.
La Mayenne (comme la Guyane et Mayotte), présente un niveau de vulnérabilité élevé, avec 72 cas pour 100 000 habitants en une semaine. La Gironde, les Vosges et le Finistère (15,6 cas pour 100 000 habitants) ont été placés en niveau de vulnérabilité modérée.
« Chaque personne présentant des symptômes évocateurs de Covid-19 doit consulter un médecin, réaliser un test et respecter les mesures d’isolement » conclut la Santé publique France
