France : Qui est Michèle Rubirola , la première femme maire de Marseille
Michèle Rubirola, est médecin dans les quartiers populaires de Marseille, née le 28 juillet 1956 .Membre d’Europe Écologie Les Verts, conseillère départementale des Bouches-du-Rhône à partir de 2015, elle s’est présenté aux élections municipales de 2020 à Marseille, à l’issue desquelles elle est élue maire de la ville face à Guy Teissier (LR) avec 51 voix.
Jeunesse et études
Michèle Rubirola est petite-fille d’immigrés venant de Naples et de Catalogne. Son père est communiste. Elle grandit dans le quartier du Rouet. Intéressée par le sport, elle intègre la première équipe mixte de l’Olympique de Marseille, qu’elle quitte en raison de son trop jeune âge. Elle a également pratiqué le basket-ball.
En 1966, elle intègre le lycée de jeunes filles marseillais, le lycée Montgrand, où elle reste jusqu’à son obtention du bac en 1973. Elle quitte alors le foyer familial à l’âge de 17 ans pour vivre de manière indépendante. Elle suit des études de médecine.
Elle adhère dans les années 1970 aux combats des mouvements altermondialistes et écologistes. Féministe et antimilitariste, elle rejoint le Plateau du Larzac, milite pour la libéralisation de l’avortement et la contraception.
Elle est mère de trois enfants : deux filles et un garçon.
Parcours professionnelle
Michèle Rubirola devient à la fin de ses études médecin généraliste et exerce dans les quartiers populaires de Marseille.
Elle est responsable d’un programme d’éducation thérapeutique pour des malades chroniques en situation de vulnérabilité sociale, au centre de prévention de l’Assurance maladie dans les quartiers nord .Elle travaille à la caisse primaire d’assurance maladie des Bouches-du-Rhône.
Parcours politique
Militante écologiste, elle rejoint en 2002 Les Verts.
Élue conseillère de secteur lors des élections municipales de 2008, elle devient adjointe à la maire du 2e secteur de Marseille, Lisette Narducci (PS), chargée de la santé et de la jeunesse.
Elle est candidate aux élections législatives de 2007, pour Les Verts, et de 2012, pour EÉLV, dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône (qui recouvre plusieurs arrondissements de Marseille), sans succès.
Élection au conseil départemental
Elle est élue conseillère départementale EÉLV des Bouches-du-Rhône lors des élections de 2015 pour le canton de Marseille, en binôme avec Benoît Payan, où elle se prononce en défaveur de la construction d’un parking sous le parc public du palais Longchamp et contre l’abattage d’arbres dans le département. Elle est membre de l’association Habitat alternatif social qui cherche des logements aux personnes exclues (handicapées, séropositives, atteintes de maladies mentales, etc.). Elle préside l’association Europe Social Projet Recherche Innovation, qui travaille avec les personnes vivant dans la rue.
Elle siège dans l’opposition au sein du groupe socialiste écologiste.
Candidature à la mairie de Marseille
Dès juillet 2019, elle fait partie des personnalités de gauche, élus et membres de la société civile, qui lancent un appel à l’union en vue des élections municipales de 2020 à Marseille en publiant une tribune qui se veut « l’acte de naissance d’un mouvement sans précédent à Marseille ». Le Printemps marseillais naît de cette initiative en octobre15. Michèle Rubirola est alors suspendue par le bureau exécutif régional de son parti, pendant une durée maximale de six mois, pour avoir soutenu une liste concurrente de celle décidée par EÉLV, sous les seules couleurs du parti16. Elle est candidate à la mairie de Marseille lors des élections municipales de 2020 sous la bannière Printemps marseillais. Cette liste d’union réunit des membres d’Europe Écologie Les Verts, du Parti socialiste, du Parti communiste français, de La France insoumise, de Génération.s, de la Gauche républicaine et socialiste, d’Ensemble !, de Nouvelle Donne, du Parti de gauche, de Place publique, du Parti radical de gauche et du Parti pirate. La liste EÉLV fusionne finalement avec celle du Printemps marseillais, et Michèle Rubirola est réintégrée dans son parti. Elle est tête de liste pour la mairie du 3e secteur (qui regroupe les 4e et 5e arrondissements de la ville).
Deux semaines avant le premier tour, le magazine Capital affirme que Michèle Rubirola a mené une partie de la campagne des municipales, en janvier, durant un arrêt maladie, ce qui est interdit par le Code de la sécurité sociale. Michèle Rubirola assure quant à elle avoir demandé la suspension de son arrêt et des indemnités liées après sa désignation comme candidate à la mairie, ce que le journal conteste. Elle accuse aussi son adversaire, Martine Vassal, de récupérer les affirmations des articles de Capital dans un but stratégique. Trois jours avant le premier tour, Capital publie des vidéos de Michèle Rubirola en campagne sur la période d’arrêt maladie. Benoît Payan, colistier de Michèle Rubirola, répond que le mouvement du Printemps marseillais envisage de porter plainte pour faire cesser les accusations dont Rubirola est victime.
Elle arrive en tête du premier tour dans le 3e secteur avec 37,38 % des voix. La liste du Printemps marseillais, dont elle est la candidate à la mairie de la ville, arrive également en tête des élections le 15 mars avec 23,44 % des voix25.
Lors du deuxième tour des élections municipales du 28 juin 2020, Michèle Rubirola arrive largement en tête, et le Printemps marseillais remporte plusieurs mairies de secteurs, dont celles tenues jusqu’alors par Sabine Bernasconi (1er secteur) et Yves Moraine, dont Martine Vassal est la deuxième adjointe (quatrième secteur). Le Printemps marseillais gagne ce deuxième tour en nombre de voix et de sièges, mais n’obtient qu’une majorité relative (42 sièges sur 101). Martine Vassal, fragilisée par sa défaite dans un secteur réputé facile pour LR, se retire le 2 juillet en faveur de Guy Teissier, âgé de 75 ans et incarnant une aile plus droitière du groupe LR à Marseille, pour la désignation du futur maire par les nouveaux conseillers élus le 28 juin.
Maire de Marseille
Michèle Rubirola est élue et proclamée maire de Marseille le 4 juillet 2020 et obtient 51 voix contre 41 à son opposant Guy Teissier, grâce au report des voix des élus de la liste menée par Samia Ghali. Elle devient ainsi la première femme à diriger la cité phocéenne.