Rim Belkhdhiri écrit : Quand le confinement, solution unique devient un luxe, le cas Tunisien.
#Le_confinement_est_un_luxe_qu’on ne peut se permettre unique solution …Surtout en ce moment en Tunisie..
# اللي يعمل طاحونة يعمللها دندان..
Il est vrai que le confinement était la première et la primaire solution suggérée par les institutions sanitaires nationales et internationales pour la lutte contre la propagation de la pandémie Covid-19, mais qu’en est-il des résultats après des semaines de confinement et le nombre de 2,5 de personnes mis en cet état.
Aucune confirmation scientifique crédible ne peut affirmer que ce procédé a permis à lui seul à éradiquer la pandémie mais ils avancent que cet agissement collectif a contribué à minimiser les pertes humaines, ce qui est un exploit et une bénédiction dans l’état actuel de l’impuissance humaine contre ce phénomène.
Hélas, les dégâts sur le plan social et économique sont lourds très lourds.
Je vous épargnes les détails concernant l’international, et je me permet d’aller au vif socio-économique de notre pays la Tunisie, sans chiffres ni comptabilité mais avec un constat simple et édifiant inhérent à l’évolution des événements durant les dernières 24 heures.
Je vous ai annoncé dans ma précédente contribution d’avoir un regard attentif et de s’approcher du fon de notre patrie إلتفتوا إلى تونس الأعماق # .
Ce qui ce passe est que les querelles entre pouvoirs et la faillite d’un gouvernement installé par bricolage pour contourner la dissolution du parlement s’est trouvé face à une crise inédite avec un amateurisme flagrant avec une permanente hésitation dans les décisions et une absence de stratégie globale et même sectorielle, et l’action du ministère de la santé en est une illustration.
Ce gouvernement s’est trouvé déconnecté de la réalité des Tunisiennes et des Tunisiens d’une part, et lui-même a contribué à cette approche défaillante avec de mauvais choix et un discours de menace ( voir les discours du ministre du commerce et le ministre des domaines de l’état concernant les hommes d’affaires ), avec une carence sanitaire qui ne peut être comblée par la seule volonté et la « grinta » patriotique du personnel médical et paramédical Tunisien. Une logistique défaillante et inéfficaces dans la distribution et l’acheminement des produits de première nécessité.
Le portrait est alarmant avec un sougassant d’affrontements politiques et plus grave encore institutionnels, avec cette polémique de l’article 70 comme si sa mise en œuvre était la providence, ces affronts qui s’installent et prennent de l’ampleur chaque jour.
Le citoyen Tunisien se trouve dans cette tourmente, pandémie Covid-19 et absence de l’état et ses institutions dans la réalité, parcequ’ils sont présents sur les plateaux de télé et sur la toile avec des pages sponsorisées.
Je serais claire devant cette configuration et présenter au gouvernement quelques conséquences de ce choix du confinement qu’elle a imposé en seul mode opératoire.
– Premièrement, l’effondrement du système de santé est prévisible pour les quelques prochaines semaines en l’absence d’un circuit de cloisonnement du circuit Covid-19, cet effondrement entraînera une insurrection populaire.
– Deuxièmement, la Tunisie pendant une décennie perdait progressivement sa classe moyenne qui servait de dynamo pour l’économie et la consommation et le marché national, cette classe moyenne présentait aussi une large majorité d’équilibre et de conciliation qui maintenait la paix sociale et en se détachant des ambitions insurrectionnelles de la classe pauvre, a maintenu la soi-disant expérience démocratique Tunisienne par soucis de paix sociale et contre tout aventurisme, cette classe qui a rejoint comptablement la classe pauvre, dans cette conjoncture socio-économique fera le maillon de relais et rejoindra les rangs des insurgés et leurs fournira une nouvelle avant-garde après l’alignement de la précédente a côté de la corruption politique.
-Troisièmement, le fond de la Tunisie est le plus atteints, et où l’échec du gouvernement est le plus ressenti et plus gravement disposé à la pénurie, ce fond est la profondeur de notre pays, ce sont nos petites agglomérations, nos petits villages, nos cités et nos proximités anarchistes des grandes villes. Dans cet espace les analyses sociologiques et les enquêtes criminelles établissent la présence du crime organisé et de contrebande et surtout des réseaux terroristes. Avec la concentration des efforts de la police et de gendarmerie et quelques troupes de l’armée, sur l’application des mesures de confinement et la lutte contre la contagion dans les villes et à travers la population, la crainte est que la capacité de contrôler la profondeur du pays soit altérée et incite les réseaux terroristes ou de crime organisé à envenimer les troubles qui se forment spontanément chaque jour, ces attroupement et troubles provoqués pour dénoncer la rareté des denrées alimentaires et de première nécessité et la faim qui plane sur ces régions.
Ce scénario peut se déclencher spontané mais dynamité par des réseaux terroristes ou criminels est la responsabilité du gouvernement et de son ADN d’échec qu’elle tient de la classe politique Tunisienne.
Ce gouvernement qui laisse le pays dans la tourmente de la faillite socio-économique avec un luxe qu’il s’est permit sans lui préparer l’essentiel, parcequ’il présente une solution de facilité, parcequ’il oblige les citoyens à subir.
Les citoyens subissent la pression du confinement mais avec un degré de tolérance limité, et pas dans une ambiance de multiplication des mensonges de l’Etat et de faillite du système de santé et une pénurie alimentaire et avec un disfonctionnement des institutions de l’Etat et une action ainsi qu’un discours politique dissociés de la réalité du Tunisien et ses préoccupations qui sont aujourd’hui plus que jamais vitales et même de survie.
Le tableau depasse donc le désagrément ou la grogne mais c’est plutôt une colère dévastatrice si vous ne soignez pas le choix de confinement, ce luxe de facilité choisis par les autorités, mais qui n’est pas un luxe pour les citoyens.
# Le confinement luxe pour les autorités, luxe pour s’en tenir aux citoyens…
Belkhedhiri Rim
Lausanne, le 31 mars 2020