Tunis

La période du deuil national prend fin ce jeudi.

La période du deuil national prend fin ce jeudi.

ecrit par noureddine chafai

Depuis le 25 juillet dernier, jour du décés du Président Béji Caïd Essebsi (BCE), la Tunisie a été plongée dans un deuil en mémoire de ce qui a été le Président élu post « révolution ».

BCE qui, dit-on et selon certaines sources, a été empoisonné. Après un séjour de trois jours à l’hôpital militaire le 27 juin dernier, il en était sorti très affaibli, sa rechute du 24 juillet était fatale, le président rendit l’âme le lendemain jour commémoratif de la déclaration de la république le 25 juillet 1957.

Le peuple tunisien attendait un discours important de leur président dans un contexte rempli d’incertitude, mais la mort le guettait en ce jour de commémoration.

BCE est mort, il emporte dans sa tombe beaucoup de secrets. En 2014, lorsqu’il accédait à la magistrature suprême, il avait suscité plein d’espoir, mais la réalpolitique a décidé autrement.

Aucun assassinat politique n’a pu être élucidé, ni d’ailleurs les responsables ont été découverts, ceux qui sont derrière l’envoi de milliers de tunisiens dans les zones de tension.

Béji a rompu tout contact « politique » avec la nahdha, depuis quelques mois, suite au rapprochement de Youssef Chahed avec cette dernière, qui a refusé son limogeage exigé par le président, il a enfoncé le clou en refusant de signer la loi dite d’exclusion votée par une relative majorité au parlement.

Les tunisiens n’ont pas tenu rigueur à leur président, ils lui ont réservé des funérailles grandioses.

Nous avons observé une forte présence de toutes les classes populaires de part et d’autres de l’itinéraire de quelques sept kilomètres menant la dépouille du défunt de son palais jusqu’au cimetière « le JELLAZ » situé au sud de la capitale. Un hommage populaire rendu à celui qui a assuré une stabilité certaine du pays après le séisme du 14 janvier 2011.

Auparavant, une émouvante cérémonie d’adieu et d’éloge funèbre a été organisée au palais de Carthage à laquelle une pléiade de chefs d’états ont assisté, des personnalités se sont succédées au pupitre pour s’adresser en de termes laudatifs au président défunt. Chacun d’eux a énuméré les qualités du grand disparu.

La Tunisie a été vivement et respectueusement saluée pour sa sagesse en matière de prévisions constitutionnelles, en effet dès le constat officiel du décès du président, l’intérim est assuré par le président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), Mohamed Ennaceur occupe le siège du président, il lui incombe d’organiser des élections présidentielles dans un délai compris entre 45 et 90 jours.

L’ISIE (Instance Supérieure Indépendante des Elections) a, d’ores et déjà, fixé le premier tour au 15 septembre 2019.

Cette disposition reprise par la constituante post 14 janvier 2011, de la constitution de 1959. Telle disposition a été utilisée, par l’ancien président déchu Ben Ali, en 1987 suite au rapport médical attestant l’incapacité du président Bourguiba à assumer ses prérogatives présidentielles.

Les tunisiens retiennent du Président Essbsi sa capacité de rapprocher les points de vue de toutes les sensibilités politiques agissant dans un climat tumultueux et imprévisibles aggravés par une situation géopolitique délétère. Sans toutefois manquer de lui reprocher son rapprochement avec des partis politiques considérés en ennemis de la nation.

Mais les raisons politiques sont souvent contraignantes, et dont les secrets ne sont connus que par un vieux routier de la politique de la pointure de BCE.

Paix à son âme, qu’il repose en paix.

Les tunisiens devront s’atteler à trouver le chemin propice qui les mènera vers le salut. La démocratie est un sport difficile voire dangereux. Un danger qui peut venir des 220 partis politiques autorisés, dont la majorité ne sont que de façade, hélas !

BCE en quelques mots :

Nom de naissance    Mohamed Béji Caïd Essebsi

Surnom    Bajbouj

Date de naissance    29 novembre 1926

Lieu de naissance    Sidi Bou Saïd (Tunisie)

Date de décès    25 juillet 2019 (à 92 ans)

Lieu de décès    Tunis (Tunisie)

Nature du décès    Insuffisance respiratoire

Sépulture    Cimetière du Djellaz

Parti politique    Néo-Destour (avant 1964)

PSD (1964-années 1970)

PSD (années 1980-1988)

RCD (1988-1994)

Nidaa Tounes (2012-2019)

Profession    Avocat

Il fut plusieurs fois ministre, ambassadeur, président du parlement et premier ministre. Elu président de la république fin 2014 pour 5 années.

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